La presse indépendante, un antidote à la désinformation de la fachosphère

Quand Basta! est né, il y a un peu plus de 15 ans, la concentration des grands médias entre les mains de quelques grands groupes et milliardaires était déjà bien entamée. Si elle ne signifie pas automatiquement absence de pluralisme – entre Le Monde ou Le Figaro, Libération ou Les Échos, les lignes éditoriales ne sont pas similaires –, elle favorise des mécanismes d’autocensure (ne pas fâcher le propriétaire ou les gros annonceurs) et un certain conformisme (si les autres médias ne parlent pas de tel sujet, on va hésiter à le traiter). Malgré le travail de quelques journalistes chevronnés, mais souvent un peu isolés, au sein des grandes rédactions, plusieurs sujets d’importance ont eu du mal à émerger.

On pense à la place longtemps marginale laissée à l’écologie, au climat ou aux grands projets inutiles. On pense à la difficulté de documenter les « violences policières » au sein des quartiers populaires ou à l’encontre des personnes migrantes. On pense au peu d’empressement d’aller tendre le micro aux salariés du privé ou du public sur leurs conditions de travail. On se rappelle le silence sur les violences sexistes et sexuelles… La nouvelle génération de médias indépendants née depuis 15 ans, dont nous faisons partie, a grandement contribué à faire émerger et légitimer ces sujets. Il est temps désormais que la visibilité de cet écosystème monte d’un cran.

Car la contre-offensive réactionnaire est en plein essor. Il y a encore 15 ans, un militant d’extrême droite devait se faire discret pour feuilleter l’hebdomadaire antisémite et raciste Rivarol, lire le quotidien intégriste Présent ou naviguer sur le site de désinformation Fdesouche. Désormais, les médias d’extrême droite pullulent et s’affichent partout : sur les kiosques, dans les gares, sur les écrans et sur les ondes. Certains se radicalisent, tel le magazine Valeurs actuelles, qui a depuis quelques années basculé…

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Auteur: Ivan du Roy