La Primaire populaire expérimente un mode de scrutin inédit qui pourrait bouleverser le débat politique

« Et toi, tu vas voter pour qui ? » Ces derniers jours, à l’approche du scrutin de la Primaire populaire, la question est presque devenue un signe de reconnaissance pour les 467 000 inscrits, appelés entre le jeudi 27 et le dimanche 30 janvier à désigner par un vote électronique leur favori. Sept candidats sont en lice – par ordre alphabétique : Anna Agueb-Porterie (militante écologiste), Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (EELV), Pierre Larrouturou (Nouvelle donne), Charlotte Marchandise (militante associative), Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Christian Taubira (PRG).

Lire l’encadré

Les sept candidats sélectionnés pour la « finale » sont celles et ceux qui ont obtenu le plus de parrainages. Ces parrainages ont été accordés entre juillet et octobre par les 130 000 personnes qui se sont inscrites lors de cette phase de parrainage (un.e inscrit pouvait accorder plusieurs parrainages). Initialement, dix personnalités, cinq hommes et cinq femmes, devaient être sélectionnées. Sur les dix « finalistes », trois ont été retirés, soit parce qu’ils soutenaient un candidat parrainé – Clémentine Autain et François Ruffin pour Mélenchon –, soit parce qu’ils ne se présentent pas, comme l’économiste Gaël Giraud. Ni Nathalie Artaud (LO), Anasse Kazib (Révolution permanente), Philippe Poutou (NPA), Fabien Roussel (PCF), n’ont, dans le cadre de la Primaire populaire, obtenu suffisamment de parrainages.

Pour certains, la question s’accompagne d’une certaine impatience vis-à-vis de ce processus engagé il y a bientôt près d’un an, et considéré comme l’ultime espoir d’une candidature de rassemblement à gauche pour la prochaine élection présidentielle. Autrement, « on a toutes les chances de se retrouver avec Macron ou Le Pen », résumait Mathilde Imer, l’une des fondatrices de l’initiative, dans nos colonnes en avril dernier. Depuis, Valérie Pécresse a gagné la primaire de la droite, et le système médiatique s’est pris de passion pour « le phénomène Zemmour », mais l’idée reste bien toujours la même : dispersées, les forces écologistes et progressistes n’ont guère de chances de succès en 2022.

Pour d’autres, la question témoigne plutôt d’une certaine perplexité à l’égard de cette démarche, inédite dans l’histoire de la Ve République. À seulement deux mois et demi du premier tour, sans l’aval d’aucun parti politique ni même le consentement de trois des candidats en lice – Mélenchon, Jadot…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Barnabé Binctin