« C’est l’enfer »: la prison de Bordeaux-Gradignan souffre d’une surpopulation dépassant 200% et ses conditions de détention « indignes », devenues l’an dernier un symbole du malaise carcéral, perdurent selon des associations, malgré quelques progrès matériels et un nouveau bâtiment en 2024.
Alors que le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record à 75.130 pour 61.000 places en novembre, ce centre pénitentiaire édifié dans les années 1960 a fait l’objet de plusieurs procédures et rapports accablants depuis un an en raison de sa vétusté et de son engorgement.
Au 11 décembre, jour de visite parlementaire à laquelle l’AFP a pu se joindre, on comptait 644 détenus hommes pour 305 places et 49 femmes pour 22 places. Une centaine de cellules étaient en « triplette », avec des lits superposés et un troisième matelas au sol.
Soit un taux d’occupation de 211%, l’un des plus élevés de France. En mai, il avait conduit l’administration pénitentiaire à interrompre les admissions pendant un peu plus d’un mois, ramenant la surpopulation à 200%, mais elle est vite remontée.
À cela s’ajoutent les insectes, les infiltrations d’eau, la saleté…
« Les cafards, on les écrase ou on les jette, c’est sans fin », témoigne un détenu âgé de 20 ans.
Le jeune homme, jogging coloré et bouc au menton, sirote un café en utilisant un bocal en guise de tasse. Dans sa cellule de 8 mètres carrés, il cohabite avec deux autres détenus et dort par terre. Du linge sèche sur des cordelettes, l’unique table est couverte d’ustensiles de cuisine ou de cigarettes.
Pas de porte aux toilettes, dissimulées derrière un simple drap; les murs s’écaillent et au sol, des carreaux partent en lambeaux.
Surveillante ébouillantée
« C’est la promiscuité le plus gênant », résume Jean-Michel Hauquin, délégué de la Défenseure des…
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