La propagande déforme notre humanité — Caitlin JOHNSTONE

La propagande va bien au-delà de la simple fabrication du consentement pour les gouvernements et les guerres. Elle nous forme à ce à quoi on doit donner de la valeur. À quoi doit ressembler un être humain qui réussit. Où placer notre intérêt, notre énergie et notre attention. Elle façonne nos personnalités. Elle déforme notre humanité.

Montrez-moi quelqu’un qui ne pense pas que la propagande a beaucoup de pouvoir et je vous montrerai quelqu’un qui est fortement propagandisé.

Si les gens pouvaient comprendre le fossé massif et béant entre le monde tel qu’il existe réellement et les récits dont on nous abreuve à son sujet depuis l’enfance, il y aurait une révolution immédiate. Le monde réel est aussi différent du monde de la propagande qu’il l’est de n’importe quelle œuvre de fiction.

Il est officiellement interdit à la CIA de mener des opérations aux États-Unis. Ce qui n’est pas officiellement interdit à la CIA, c’est de remettre à un journaliste étasunien sans scrupules un scoop sur un gouvernement étranger, pour construire un récit, aux États-Unis, qui fasse avancer les objectifs de la CIA.

Ce qui a été présenté sans preuve peut être rejeté sans preuve. Cela s’applique aux arguments ; cela s’applique aux affirmations des agences de renseignement des EU.

La propagande a tellement déformé la perception de la réalité par les gens que Twitter se soucie davantage des musiciens qui retirent leur contenu d’une application parce qu’ils n’aiment pas un podcasteur que du fait que le gouvernement le plus puissant du monde flirte avec la guerre nucléaire.

Les “ copains ” des EU, l’Arabie saoudite et Israël, n’ont cessé de bombarder leurs voisins avec leur large soutien. L’amitié entre ces nations et les États-Unis existe non pas en dépit de leur boucherie militaire non-stop mais justement à cause d’elle.

Si tous les pays impliqués dans un conflit disent qu’il n’y aura pas de guerre et qu’un seul pays dit qu’il y en aura une, il n’est pas difficile de déterminer qui est l’agresseur et l’instigateur de cette guerre.

Il y a bien dix mille problèmes dans ce monde qui sont plus préoccupants que le fait que la Russie a annexé, en 2014, un petit territoire qui, de plus, voulait massivement être annexé.

Ce n’est pas que je sois toujours contre les États-Unis, c’est que je suis contre celui qui a tort, encore plus s’il est le régime le plus puissant et le plus destructeur du monde. Si vous ne croyez pas que les États-Unis puissent être constamment du…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Caitlin JOHNSTONE Le grand soir