Des enfants qui restent dans leur famille défaillante, des éducateurs avec « la boule au ventre »: la Protection de l’enfance pâtit d’un manque de personnels pour répondre aux besoins de plus en plus complexes des mineurs en souffrance, selon les acteurs du secteur.
« Nous sommes dans une impasse alors qu’il y a plus de mineurs à protéger. La pénurie des métiers de l’humain ne permet plus aux associations de remplir leurs missions », indique Daniel Goldberg, président de l’Uniopss, fédération d’associations dans le secteur social.
Les établissements et services de Protection de l’enfance sont gérés en très grande majorité par des associations.
L’Uniopss a interrogé en novembre 314 de ces établissements et services: 97% ont des difficultés à recruter avec un taux moyen de 9% de postes non pourvus.
A la suite du Territoire de Belfort en octobre, le département de l’Ain a annoncé la semaine dernière suspendre pour trois mois l’accueil des mineurs isolés étrangers, faute de « solutions » pour les accueillir. « L’ouverture de 30 places est retardée faute de personnels d’encadrement », explique à l’AFP Bérangère Novel, responsable Enfance Adoption dans l’Ain.
Les Bouches-du-Rhône ont menacé en novembre de faire de même, arguant de difficultés de recrutement.
« Les structures doivent fermer des services ou réduire leur capacités d’accueil. Des enfants peuvent attendre dans des familles dangereuses ou défaillantes jusqu’à 18 mois pour voir une décision de placement exécutée. 60% des établissements et services ont été contraints d’accueillir en surcapacité », énumère M. Goldberg.
Quatre structures sur dix font appel à l’intérim, selon lui. Mais « un intérimaire coûte 62% plus cher qu’un CDD et le turnover insécurise les enfants », témoigne Katy Lemoigne, directrice générale de l’association Chanteclair Mayenne, qui suit 1.200 enfants.
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