“La réélection de Macron serait catastrophique sur le plan écologique” – Entretien avec Clément Sénéchal, porte-parole climat de Greenpeace France

 Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) se succèdent et se ressemblent, documentant chaque année davantage l’issue catastrophique du cours des choses si l’on ne change pas radicalement de système productif. Pourtant, leurs résultats n’occupent l’espace médiatique que le jour de leurs sorties. Quelques articles sensationnels, un poil désespérants, nous laissent parfois entendre que “c’est cuit”, mais le sujet ne parvient pas à s’imposer pour autant. Il faut dire que la mobilisation contre le réchauffement climatique est encore trop souvent dépolitisée, clairement délimitée par les cadres de l’écologie bourgeoise, c’est-à-dire un mode d’analyse qui efface la responsabilité de la classe dominante et exagère l’importance des actions individuelles. Sans parler du fait que le parti qui représente l’écologie en France a engendré un candidat pro-capitaliste, va-t-en guerre et proche idéologiquement du président sortant. Ce dernier est d’ailleurs en tête dans les sondages, après 5 ans de grandes annonces écologistes complètement creuses et d’une politique climatique largement dictée par les lobbies de l’agrobusiness, des fournisseurs d’énergies et autres grands groupes amplement responsables de la situation. Nous avons voulu y voir plus clair dans ce marasme avec Clément Sénéchal, porte-parole climat de Greenpeace France et l’une des rares figures intellectuelles et médiatiques de l’écologisme à toujours parler du capitalisme, des classes sociales et de l’importance d’une action politique d’ampleur pour faire face à ce qui nous arrive.


Les sorties de rapport du GIEC deviennent des évènements médiatiques qui se banalisent, avec couverture médiatique catastrophiste le jour même, et oubli les jours suivants… Qu’est-ce qui cloche dans la communication autour de ces rapports selon toi ? (dans la couverture médiatique, les réactions politiques etc.)

Alors que nous sommes entrés dans une décennie cruciale, puisque nous devons réduire de moitié les émissions mondiales d’ici 2030 alors qu’elles continuent d’augmenter, l’agenda climatique est hélas malmené par les circonstances historiques, la pandémie récemment, les chars russes aujourd’hui.

Mais nous sommes face à un problème plus structurel : l’espace public des démocraties occidentales n’est pas configuré pour traiter correctement l’enjeu climatique. Il tend à déréaliser ce qui, avec l’hiver nucléaire, est la plus grosse…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag