La réforme des retraites, un non-sens écologique

Ça fume dans les cuisines législatives de l’Élysée. L’exécutif a presque fini de concocter son projet de report de l’âge de la retraite. Le menu est connu : la fin de la retraite à 62 ans. Le détail de la recette sera dévoilé le mardi 10 janvier. Ce même jour, Reporterre organise avec le journal Fakir une soirée-événement à Paris pour lancer la contre-attaque : car la retraite, c’est aussi « la réalité du progrès humain, qui ouvre le temps libre, consacré aux liens, à la gratuité, au don, face à l’impératif de production et de croissance à tout prix ». Autrement dit, une solution face à la crise écologique.

Une solution que le gouvernement entend donc affaiblir. Emmanuel Macron doit encore trancher entre un départ à 64 ou 65 ans. Cette réforme devrait s’appliquer « dès la fin de l’été 2023 », a indiqué le président lors de ses vœux, et sera progressive : travailleuses et travailleurs verront le cap de la retraite reculer de quatre mois par an pendant dix ans. Le gouvernement souhaite également supprimer les quarante-deux régimes spéciaux : RATP, Banque de France, industries électriques et gazières (IEG) seront entre autres impactés. Ces nouvelles règles ne devraient s’appliquer qu’aux futurs embauchés.

L’exécutif affirme que cette réforme est nécessaire pour assurer la soutenabilité financière du système des retraites, éviter la dégradation du niveau de vie des retraités et dégager des marges de manœuvre pour ses politiques publiques dédiées à l’enseignement, la santé et la transition écologique. « L’argument de la soutenabilité est faible : les déficits sur les projections du Conseil d’orientation des retraites sont relativement faibles, selon Henri Sterdyniak, membre des Économistes atterrés. Ce n’est pas une question d’augmenter le niveau des retraites, et le gouvernement n’a pas dévoilé de grand plan pour financer l’éducation et la santé, qui ne peuvent de toute façon pas l’être grâce aux cotisations retraite. »

Selon l’économiste, cette réforme des retraites additionnée à celles du chômage et du RSA témoigne plutôt de la motivation du gouvernement de « s’attaquer au modèle social français. Il manifeste clairement que c’est lui qui décide et que les partenaires sociaux n’ont plus aucun poids. C’est un signe adressé aux milieux dirigeants, d’affaires et à l’Europe, pour montrer que la France est prête à baisser ses dépenses publiques ».

L’impact social du report de l’âge de la retraite serait conséquent estime Christiane Marty, économiste, membre d’Attac et de la Fondation Copernic : « Un an avant le départ en retraite, beaucoup de gens ne sont déjà plus en emploi. Ils…

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Auteur: Moran Kerinec Reporterre