Un plaidoyer du productivisme
Divisée en six axes principaux, la « feuille de route » d’une centaine de pages qui s’apprête à être voter à Rennes dresse toute une série d’actions à mettre en place pour l’ensemble des filières halieutique et aquacole jusqu’en 2027.
« Mais ce document supposé être stratégique s’enferme dans un productivisme débridé digne de l’après-guerre », réagit Valérie Le Brenne, chargée de programme pour l’association BLOOM.
Un constat qui se confirme si l’on en croit le premier axe destiné à « agir pour le renouvellement de la flotte » visant particulièrement les semi-hauturiers, hauts de 12 à 24 mètres, et les hauturiers, hauts de plus de 24 m, soit les navires industriels.
Pour rappel, la moitié de la production et de la valeur de pêche en France est assurée par la Bretagne, quand les eaux françaises représentent la moitié de l’espace maritime européen et le deuxième espace maritime mondial.
Il est ici bon de mentionner que l’Union européenne, afin de répondre à la surexploitation de près de 90% des stocks de poissons européens dans les années 1990, a mis en place en 2002 une Politique commune de la pêche, réformée en 2013. Cette dernière avait pour objectif « d’assurer la pérennité des pêcheries et de garantir des revenus et des emplois stables aux pêcheurs », à travers, entre autres, l’interdiction d’aides publiques à la construction de navires neufs.
Mais « depuis des années, les industriels multiplient les attaques contre ces dispositions et utilisent toutes sortes de prétextes pour rouvrir les vannes des subventions publiques à la construction ou à l’achat de navires », avance BLOOM.
L’association y voit là une « volonté d’engager un effort de lobbying à Bruxelles pour faire sauter les rares règles européennes qui ont permis de juguler le problème chronique de la surcapacité des flottes européennes et la…
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Auteur: Juliette Boffy