La région Occitanie soutient un entrepôt géant plutôt que la biodiversité

Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), reportage

Malgré l’objectif officiel de « zéro artificialisation nette », de nombreux « grands projets inutiles et imposés » continuent d’être impulsés, défendus, justifiés. Le projet des Portes du Tarn, un parc d’activités « pensé pour l’économie, construit avec l’environnement », à cheval sur les communes de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) et Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne), en est un nouvel exemple. Le 6 mai dernier, deux arrêtés préfectoraux ont mis un coup au cœur du collectif d’opposants Stop Terra 2. Ils autorisent l’artificialisation de 179 des 198 hectares de la zone d’aménagement concerté (Zac) et la destruction de 48 espèces animales protégées par la loi.

En mai 2009, le syndicat mixte Les Portes du Tarn, ou SMIX, a été créé par le Département pour aménager ici une zone d’activité économique. Mais pas n’importe comment. Valérie Laumond, directrice générale de la Société publique locale d’aménagement (SPLA) interrogée par Reporterre, insiste sur la volonté de construire un projet « qui a la volonté depuis le départ de s’intégrer le plus possible dans l’environnement en utilisant le modèle d’écologie industrielle et territoriale ». Une abstraction, née au début des années 1990, qui imagine que l’on peut limiter les impacts de l’industrie sur l’environnement en intégrant l’une dans l’autre, comme des écosystèmes. Un discours qui n’a pas convaincu les opposants au projet de Zac, membres d’Europe Écologie-Les Verts, de La France Insoumise, ainsi que de deux associations, Et pourquoi pas ? et Saint-Sulpice Active et Citoyenne, regroupés dans le collectif né en 2018, Stop Terra 2.

La Zac commence ici, entre un bois qui devrait conservé et un champ de nouveau cultivé. © Alain Pitton/Reporterre

Terra 2 ? Un bâtiment de 530 mètres de long, 125 de large (soit 7 hectares) et 14 mètres de haut sur 16 ha dont 12 artificialisés, pourvu de 120 quais de débarquement-embarquement destinés à recevoir les rotations de 250 camions par jour, qui doit être construit au milieu de la Zac et cristallise les oppositions. « Il est vrai qu’il y a là une contradiction », dit Léa Sébastien, géographe et chercheuse à l’Université Toulouse-II, membre du collectif de chercheurs Atecopol (Atelier d’écologie politique). « Avec la crise du Covid-19, on semblait parti sur un objectif de relocalisation de l’économie, pour tendre vers une autonomie nationale. Mais c’est l’inverse qui se passe. Il y…

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Auteur: Reporterre