La relance des trains de nuit, une bonne nouvelle pour l'écologie !


En 2017, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, déclarait que, « du temps où les trains de nuit existaient, il n’y avait pas énormément de monde dedans, sauf le vendredi et le dimanche. […] J’ai fait mon service militaire, et j’ai aussi de la nostalgie, mais maintenant, on est dans un nouveau monde. » L’année précédente, le gouvernement Valls avait décidé l’abandon de la quasi-totalité des trains de nuit, mettant un point final à la politique de déclin organisé de la SNCF : en 1980, ces trains transportaient en France environ 10 millions de personnes, contre 1,2 million en 2013, selon l’historien Georges Ribeill. L’universitaire Yves Crozet apportait sa caution savante à cette politique, estimant que ces trains « appartiennent au passé, comme les bateaux qui traversaient l’Atlantique et ont régressé face à l’avion à réaction ». L’avenir semblait appartenir à la génération « EasyJet et Erasmus » et comme la Deutsche Bahn (la SNCF allemande) abandonnait aussi les trains de nuit, leur fin semblait proche dans toute l’Europe.

Toute ? Non, car les chemins de fer autrichiens ont repris une partie des trains délaissés en Allemagne, et remis en place une offre au départ de l’Autriche. En France, le collectif Oui au train de nuit, né en Occitanie, s’est mobilisé pour défendre l’idée que ce mode de transport ne faisait pas partie des reliques du passé.


L’Intercités de nuit Paris – Briançon arrive à son terminus le 15 mars 2016.

Et les faits lui donnent raison : durant l’été 2020, l’entreprise ferroviaire RegioJet a lancé un train de nuit entre Prague et la côte croate, prévu pour trois liaisons par semaine, et devenu quotidien devant le succès rencontré, malgré la traversée de quatre frontières nationales. En décembre de la même année, quatre réseaux européens ont annoncé prévoir le lancement de liaisons entre Paris, Vienne, Berlin et Bruxelles. En 2021, conséquence des annonces du président Macron lors de son interview du 14 juillet 2020, deux trains de nuit doivent de nouveau relier Paris à Nice et aux Pyrénées, et le ministre chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a mis à l’étude quatre autres itinéraires. La SNCF en a fait son chemin de Damas, en la personne de son PDG, Jean-Pierre Farandou, qui en défend désormais l’idée. Dans le grand public comme chez les écolos, le train de nuit est devenu le symbole d’une mobilité durable.

Moins jacobin que le TGV, le train de nuit pourrait relier Lyon et Bordeaux, Toulouse et…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre