La répression extra-légale de WikiLeaks

A Londres, l’audience en extradition vers les USA de Julian Assange (qui risque 175 ans de prison pour « espionnage » sans protection du « premier amendement ») se poursuit.

Après avoir notamment republié La Conspiration comme mode de gouvernance lundimatin propose cette fois un extrait de l’Utopie Déchue, ouvrage de Félix Tréguer, chercheur au CNRS et membre de la Quadrature du net.

En novembre 2006, quelques jours après avoir déposé le nom de domaine wikileaks.org, et alors que lui-même et la petite équipe qui l’a rejoint préparent le lancement de l’organisation, Julian Assange publie un essai. Il s’intitule State and Terrorist Conspiracies.

S’inspirant des modèles d’analyse cybernétiques, ce texte décrit les États comme des réseaux d’information entre différents acteurs (appelés « agents » ou « institutions »), réagissant aux informations présentes dans leur environnement et collaborant en vue d’une même fin. Pour Assange, toute organisation de ce type qui verse dans l’abus de pouvoir cherche nécessairement à dissimuler les échanges d’information en son sein, afin d’éviter tout scandale et de minimiser le risque de résistance à la domination qu’elle exerce. Or la reproductibilité des informations numériques, leur liquidité et l’anonymat que rend possible la cryptographie sont autant d’innovations techniques qui permettent de systématiser et de démocratiser la fuite des secrets d’États. Dans la veine des cypherpunks, le programme proposé par Assange consiste donc à utiliser l’anonymat pour permettre à ceux qui prennent part à ces conspirations de briser le lien d’identification avec l’institution qu’ils sont censés servir. De ce point de vue, comme le résume le philosophe Geoffroy de Lagasnerie :

Une association comme WikiLeaks entend produire un nouveau type…

Auteur : lundimatin
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