La répression politique des réfugié-e-s en Egypte

Selon l’UNHCR, en janvier 2020, il y avait 256 632 réfugié-es et demandeur-euses en Egypte, dont environ 48 000 Nord-Soudanais-es et 19 000 Sud-Soudanais-es. En réalité, à cause de la difficulté des démarches de demande d’asile, le nombre de Soudanais-es sur le territoire (avec un autre titre de séjour ou “sans-papiers”) est bien plus élevé – peut-être jusqu’à plus d’1 million. 

En 1954, le gouvernement égyptien a signé avec l’ONU un accord déléguant à l’UNHCR et aux organisations internationales l’intégralité de la prise en charge des réfugié-es : octroi du statut d’asile, soins médicaux, aides financières, etc. La démarche du gouvernement égyptien a toujours été de dire qu’il ne fermait pas sa frontière aux Soudanais-es, mais dans le même temps, qu’il ne mettait rien en place pour accueillir les réfugié-es, car ceux-ci devraient être relocalisés dans un autre pays. En réalité, une infime partie d’entre eux et d’entre elles parvient réellement à être relocalisée hors d’Egypte. 

Depuis les trois dernières années, le discours du gouvernement d’Abdel Fattah Al-Sissi a changé : il met en scène une politique d’accueil “généreuse”, mettant en avant le fait que l’Egypte ne fermerait pas ses frontières (ce qui est faux : depuis juillet 2019, les Soudanais-es ont besoin d’un visa pour entrer en Egypte), refuserait de mettre en place des camps humanitaires et laisserait les réfugiés s’installer “librement” dans les villes. De fait, il instrumentalise ainsi la cause des réfugié-es qui lui permet de se mettre en scène comme chef de file de l’Union Africaine, de capter les financements de pays occidentaux qui cherchent à tout prix à maintenir les personnes réfugiées sur le continent africain, et à “redorer” l’image d’un régime militaire autoritaire,…

Auteur : lundimatin
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