La résurrection qui vient

On est envahi de haine jusqu’aux entrailles. Et pourtant, on n’a jamais eu autant de désir de révolution. Chaque fois qu’on ouvre les yeux, la dégueulasserie du monde dépasse les pires cauchemars jamais imaginés : ce corps de femme, rampant, réduit à rien qu’un demi-corps à demi déchiqueté, le sang perdu en un marais naissant, rouge, vivant, qui la poursuit et la rattrape, mêlé à la terre poussiéreuse de Gaza, et qui implore encore sur l’écran noir de ta misère… graisseuse de vie ! Mais qui ne t’implore pas toi, qui as déjà détourné le regard parce qu’il faut bien vivre ! Ce corps de Palestine n’attend plus rien du monde.

Ce n’est pas une peinture du Caravage, ce n’est pas un chant de Dante. C’est Gaza qu’on assassine ! Moi aussi, j’attends le Dieu qui arrive avec gourmandise. J’attends la résurrection des damnés, ils reviendront, je le sais, ils s’arracheront à l’infamie des ordres de l’intelligence par procuration de la technique, ils s’arracheront à la mort, qu’on ne leur a même pas donné d’habiter en un lieu protecteur, où l’on puisse venir les prier et les libérer de l’errance dans les déserts de monde, je n’attends plus le signal, je l’ai entendu, je n’attends rien, que la résurrection des damnés avec gourmandise, leur visage aura l’aspect de la fin des temps, et leur corps, regarde, ils sont déjà des cerf-volants qui dispensent les stigmates aux prochains saints, mais toi ne sois pas saint, tu dois manquer ton sacrifice foutu poète, si Dieu existe alors tout est possible, et la résurrection des damnés est le Dieu qui arrive à toute vitesse et qu’aucune philosophie, et qu’aucune théologie ne sauront capables de capturer, et qu’aucune philosophie, et qu’aucune théologie ne sauront capables d’enfermer dans des mots, des livres et des institutions, moi, je reconnais dans les…

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Auteur: dev