Depuis sa création il y a dix ans, la revue Philitt est l’une des publications de ce nouveau courant formé par de jeunes intellectuels et journalistes se réclamant être des « antimodernes ». De Baudelaire à Maritain, les figures qui les inspirent sont diverses, mais ont en commun une critique, souvent acerbe, sur les dérives de leur époque. Inclassable, conservatrice mais antilibérale, la revue Philitt qui a pu être considérée à droite, s’est pourtant distinguée par ses fortes réserves à l’encontre du zemmourisme. S’il fallait lui donner une autre étiquette, ce pourrait être celle d’anti-conformiste.
Dans son dernier numéro, la revue s’attaque à la question de la technique, avec pour ambition de dépasser l’opposition classique entre ceux pour qui « la technique peut résoudre tous nos problèmes » et ceux qui pensent au contraire qu’elle est « la source de nos problèmes ». Philitt propose ainsi une autre voie, en considérant qu’il est temps de « changer la trajectoire de la technique » pour la remettre « au service de l’homme ».
Dans un grand entretien, le philosophe Jean Vioulac explique le basculement qui s’est produit lorsque de l’outil, qui fait du monde « une œuvre de la main », l’humanité est passée à la machine, avec laquelle nous avons « perdu la main ». Aliénés à des processus automatisés que nous maîtrisons de moins en moins et qui participent à détruire la planète, comment nous en sortir ? Peut-être en interrogeant la notion de progrès, comme nous y invite l’historien François Jarrige. Face au fatalisme du « on n’arrête pas le progrès », il montre que le progrès technique n’a pas toujours coïncidé avec une amélioration des conditions de vie. Dans le reste des 160 pages que compte l’élégante revue, on croise un texte inédit d’Éric Sadin, ou une réflexion nourrissante sur Georges Bernanos. Au total, un ensemble qui veut aider à…
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Auteur: Théo Moy