Les produits fossiles continuent de rapporter gros au régime de Vladimir Poutine, malgré la guerre en Ukraine. Depuis le 24 février dernier, la Russie a engrangé près de 158 milliards d’euros grâce à la vente de son pétrole, de son charbon et de son gaz. C’est ce que montre un rapport du Center for Research on Clean Air (CREA), publié le 6 septembre.
L’Union européenne est son principal client : en six mois, la Russie lui a vendu 54 % de ses exportations de produits fossiles, pour environ 85 milliards d’euros. Viennent ensuite la Chine, la Turquie, l’Inde, le Japon, l’Égypte et la Corée du Sud.
L’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie, la Pologne, la Bulgarie, la Belgique et l’Espagne font partie des plus gros consommateurs de produits fossiles russes. La France arrive en cinquième position. Elle a importé pour plus de 5 milliards d’euros de gaz et de pétrole russes entre le 24 février et le 24 août.
Les sanctions européennes ont cependant eu un effet sur les revenus de la Russie. Le 31 mai, les vingt-sept dirigeants européens ont décidé de mettre en place un embargo sur le pétrole russe. D’ici la fin de l’année, 90 % des importations de pétrole russe seront interdites. Un embargo sur le charbon russe est également entré en vigueur le 10 août. Résultat : les exportations de produits fossiles russes se sont effondrées de 35 % entre juillet et août.
Les revenus tirés de la vente de pétrole et de gaz continuent malgré tout de représenter plus de 40 % du budget fédéral annuel de la Russie. Les bénéfices réalisés aident le régime à financer son effort de guerre. Pour l’activiste climatique ukrainien Kostiantyn Krynytskyi, il est de la responsabilité des États de mettre en place un embargo sur l’ensemble des produits fossiles russes, gaz y compris : « Plus tôt il y aura un embargo, moins la guerre durera », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse organisée par le CREA.
L’organisme recommande notamment « d’accélérer » le développement des énergies renouvelables. Il conseille également aux États de mettre en place des plans de sobriété ambitieux, par exemple en réduisant la température de chauffage des bâtiments, en encourageant la population à consommer moins de biens matériels, en rationnant le gaz destiné au secteur industriel, en limitant la vitesse sur les routes, ou encore en baissant le prix des transports en commun.
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Auteur: Reporterre