La série noire se poursuit et s'aggrave pour le nucléaire d'EDF

Nucléaire

La série noire se poursuit pour EDF. Jeudi 19 mai, le groupe a annoncé qu’il arrêtera quatre réacteurs supplémentaires en 2023 pour des vérifications liées au problème de corrosion qui touche une partie du parc, a rapporté le média Montel. Ces arrêts, qui concerneront les réacteurs de 1 350 mégawatts (MW) Paluel 2, Penly 2, Saint-Alban 2 et Cattenom 1, n’étaient jusque-là pas prévus dans le programme de contrôle de l’électricien.

Douze réacteurs sur cinquante-six étaient à l’arrêt jeudi à cause d’une « corrosion sous contrainte » avérée ou soupçonnée, a rappelé l’AFP. Ce problème a été confirmé sur quatre réacteurs : le 1 450 MW Civaux 1, le 1 450 MW Chooz 1 et le 1 300 Penly 1 (corrosion sur le système d’injection de sûreté (RIS), crucial puisqu’il permet de refroidir le cœur en cas d’accident, et sur celui de refroidissement à l’arrêt (RRA)) et le 900 MW Chinon B3 (corrosion sur le circuit RRA seulement). « Les contrôles et investigations se poursuivent sur les huit autres réacteurs priorisés Bugey 3, Bugey 4, Cattenom 3, Civaux 2, Chooz 2, Flamanville 1, Flamanville 2, Golfech 1 », a indiqué le groupe dans un communiqué. Seront ensuite examinés plusieurs réacteurs de 900 MW dans le cadre de leur arrêt programmé de maintenance décennale. Les cinquante-six réacteurs devraient tous avoir été inspectés d’ici fin 2023 ou début 2024.

« Aujourd’hui ce qu’on a comme conviction claire, c’est que le design [des circuits auxiliaires] nous apparaît comme une cause prépondérante » de la corrosion, a expliqué le directeur adjoint de la direction de la production nucléaire d’EDF Régis Clément, lors d’une conférence de presse. Ce problème de conception dans la « géométrie des lignes », qui pourrait être accentué par le soudage, avait déjà été évoqué par le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) Bernard Doroszczuk le 17 mai.

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Ces contrôles ont conduit l’électricien à abaisser une nouvelle fois de 5 % son objectif de production pour 2022. Ce dernier s’établit désormais à 280-300 térawattheures (TWh), le niveau le plus bas enregistré depuis trente-quatre ans. Un effondrement qui va dégrader encore les résultats financiers d’EDF. EDF a maintenu son estimation de 300-330 TWh pour l’année prochaine, en prévenant cependant que, « du fait de…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre