La sobriété est une urgence, alerte le Haut conseil pour le climat

Les années passent, les bilans se succèdent et l’inquiétude du Haut Conseil pour le climat persiste. Au terme d’un processus houleux marqué par des dissensions internes et sur fond de manque de moyens révélés par Le Monde, l’instance consultative indépendante chargée d’évaluer la compatibilité de la politique du gouvernement avec l’Accord de Paris de 2015 a publié son quatrième rapport annuel mercredi 29 juin tard dans la soirée. Elle y recense quelques avancées, comme la baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2021. Mais y aligne aussi les sujets de préoccupation. Reporterre vous en livre un résumé en cinq points.

1. La France doit désormais s’adapter aux effets du changement climatique

Lors de la présentation du rapport à la presse, Corinne Le Quéré, présidente de l’instance, a commencé par insister sur les effets déjà sensibles du changement climatique en France et sur la nécessité de s’adapter. « En France, le réchauffement est de 1,7 °C depuis 1900, a indiqué la climatologue franco-québécoise. Les impacts s’aggravent, notamment du fait de l’intensification des extrêmes chauds, exacerbés dans les villes par le phénomène d’îlot de chaleur urbain, et de l’intensification des sécheresses et des précipitations extrêmes dans certaines régions, notamment le Sud-Est. » Avec des conséquences désastreuses sur les infrastructures, la production agricole, les écosystèmes et la santé humaine.

Or, pour Benoît Leguet, directeur général de l4CE et membre du conseil, « la France n’est pas prête à faire face au risque climatique ». « Les politiques d’adaptation manquent d’objectifs stratégiques, de moyens et de suivi », juge-t-il. Il préconise d’adapter l’aménagement du territoire et l’urbanisme, d’anticiper davantage les relocalisations en cas d’érosion côtière et les réaménagements des villes et des stations de ski, et de mieux identifier la « maladaptation » qui, à long terme, pose plus de problèmes qu’elle n’apporte de solutions — typiquement, « la climatisation pour répondre à une vague de chaleur ». Le tout, en tenant compte de « la question de l’équité, de la soutenabilité et de la justice ».

2. Les émissions de gaz à effet de serre baissent, mais pas assez rapidement

Les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 6,4 % en 2021 par rapport à 2020, mais ont diminué de 3,8 % par rapport à 2019, rapporte le Haut Conseil pour le climat. Dit plus simplement, la tendance à la baisse…

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Auteur: Émilie Massemin Reporterre