La sortie du nucléaire, l'autre enjeu des élections allemandes

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Monde

Lors des élections fédérales allemandes du 26 septembre, une nouvelle chancelière ou un nouveau chancelier sera élu à la place d’Angela Merkel. Reporterre publie une série d’articles présentant certains des enjeux écologiques débattus outre-Rhin : le charbon, la voiture électrique, les forêts, la taxe carbone et aujourd’hui, le nucléaire.


Grohnde (Basse-Saxe), reportage

Depuis le jardin de Pia et Karl-Heinz Neubauer, on ne voit qu’elles : les deux tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Grohnde. Le site n’est qu’à 500 mètres de la maison du couple. Pourtant, ils n’y prêtent plus vraiment attention. « Cela fait vingt-cinq ans qu’on habite ici, on s’y est habitués », sourit Pia.

L’enfant du pays avait manifesté contre la mise en service de la centrale en 1984, dans cette région rurale de Basse-Saxe. « J’avais 16 ans, mes parents ne voulaient pas que j’y aille, se souvient-elle. Eux étaient pour la centrale. » Au fond du jardin, son vieux vélo arbore encore le fameux autocollant avec le slogan « Kernkraft ? Nein danke ! » (« Nucléaire ? Non merci ! »).

Depuis trente-sept ans, Pia n’a pas changé d’avis. Il y a eu la catastrophe de la centrale de Tchernobyl en 1986, puis celle de Fukushima en 2011. « On a fait en sorte de chasser la peur de nos têtes, de se dire que nos centrales étaient plus sûres, et que nous ne risquions pas de tsunami ici, explique Pia. Lorsque la maladie de Hashimotoa été diagnostiquée à notre fille, on s’est aussi interrogés : est-ce à cause de rejets radioactifs ? Mais on n’a jamais trouvé de réponse, on a laissé tomber. »

Dans trois mois, les tours de la centrale cesseront de rejeter de la vapeur d’eau dans le ciel de Grohnde. Le site sera définitivement coupé du réseau le 31 décembre 2021, comme le prévoit le calendrier de sortie du nucléaire de l’Allemagne. Mais il ne va pas disparaître du jour au lendemain : le démantèlement devrait durer quinze ans, et un site de stockage va être construit pour les déchets faiblement radioactifs. « Le risque d’un accident va rester », souligne Karl-Heinz.

La centrale nucléaire de Grohnde, en Allemagne, sera arrêtée le 31 décembre 2021. © Violette Bonnebas/Reporterre

Une technologie jugée trop dangereuse

Ce risque, c’est bien ce qui a décidé l’Allemagne à sortir du nucléaire. Le vendredi 11 mars 2011, les images de la catastrophe de la centrale de Fukushima, au Japon, provoquèrent un électrochoc parmi une population…

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Auteur: Violette Bonnebas (Reporterre) Reporterre