La spirale

La spirale

En 2018 paraissait aux États-Unis Hinterland. Nouveau paysage de classe et de conflits aux États-Unis, de Phil A. Neel, géographe communiste américain (le pdf du livre en anglais est disponible ici).

En plus d’être un succès de librairie, c’est surtout un livre important qui porte sur le rôle moteur joué par les différentes périphéries (urbaines et rurales) au sein des conflits américains, notamment suite aux soulèvements de Ferguson en 2014. En octobre prochain, le même livre, traduit en français, paraîtra aux éditions Grevis. Nous publions ici l’ultime chapitre de la future édition française, qui paraîtra également mardi en anglais sur le site du Brooklyn Rail et dans lequel Phil A. Neel actualise les analyses de son livre à travers les soulèvements des deux dernières années : des Gilets Jaunes aux soulèvements suite à la mort de George Floyd en passant par Hong Kong. Il met l’accent sur la manière dont ces dernières luttes ont pu briser le cadre sclérosé du « mouvement social » – les disputes idéologiques, identitaires, la soif de contrôle et la fascination du pouvoir – en imposant d’autres manières de prendre la rue et de se battre.

Tout se répète

Le temps tourne sur lui-même comme le ressac d’une vague déferlante. Immanquablement, nous sommes pris dans la dérive de son tourbillon, encore perdus dans les mêmes lieux, les mêmes évènements qui se répètent autour de nous, seulement altérés par de subtiles oscillations. Le flux et le reflux sont généralement à peine perceptibles et l’espace lui-aussi participe de ce grand rituel économique sur lequel nous n’avons aucun contrôle : le trajet pour se rendre sur son lieu de travail, l’itinéraire de livraison, les nombreuses mémorisations infimes de lieux sans importance ou encore l’ordonnance des rues. Ce ressassement nous rappelle qu’après tout, l’espace et le temps sont liés comme la chair l’est à l’os. Pris…

Auteur : lundimatin
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