La taxe carbone aux frontières, une nécessité

Yannick Jadot est député écologiste au Parlement européen.


Chaque jour, nous sommes percutés par les conséquences dramatiques du dérèglement climatique sur nos territoires, au plus près de nous, parfois dans nos chairs. Nous restons sidérés par les images catastrophiques qui nous arrivent du reste du monde.

Incendies, canicules, sécheresses, inondations, vagues-submersion, cyclones, fonte des glaces, pandémies, déplacements de populations… L’emballement climatique est notre réalité, de la vallée de la Vésubie au Sahel, de la Californie au Bangladesh. Et nous n’en sommes qu’à 1,1 degré de réchauffement moyen ! Ce seront 150 millions de victimes par an d’ici 2030 selon l’ONU.

Et pour elles, pas de vaccin ! Aucune décision de politique publique, aucun plan de relance ne peuvent dorénavant s’affranchir du plus grand défi auquel l’humanité est confrontée. La lutte pour le climat est une opportunité pour transformer l’économie. Elle ne doit en aucun cas être une menace de concurrence internationale déloyale et de délocalisation. C’est tout l’enjeu de l’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne.

L’Union européenne émet de plus en plus de CO2 via les produits et services qu’elle importe

L’Accord de Paris avait sonné la mobilisation générale, fixant à 1,5 °C le réchauffement à ne pas dépasser. Sans malheureusement que les États ne se mettent en marche. Il nous faut accélérer et relever nos ambitions car, à ce jour, nos politiques climatiques nous conduisent vers un réchauffement de 3 à 4 °C, voire 5 ou 6 selon les scénarios les plus pessimistes. Un monde inconnu de chaos !

L’Union européenne a sa part de responsabilité. Parce qu’elle est au cœur d’un multilatéralisme et d’une coopération internationale indispensables. Parce qu’elle est une puissance économique et commerciale et, qu’à ce titre, elle doit montrer l’exemple. Pour les émissions de gaz…

Auteur: Reporterre
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