La terre des Cévennes aux paysans, pas à la Légion étrangère !

Une exploitation agricole située à Bannière, dans le Gard, à l’orée du Parc national des Cévennes, est en cours d’achat par le ministère des Armées, afin d’y créer une base de la Légion étrangère. Cette vente, réalisée sous l’égide de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) n’est pas finalisée à ce jour. Elle semble difficilement compatible avec le caractère à orientation agricole accepté par la Safer et suscite interrogations et doutes au sein de la population, qui n’a jamais été ni informée ni consultée sur ce projet.

Alors que l’armée prétendait initialement que l’objectif de l’achat était la création d’un lieu dédié au repos des légionnaires, les propos tenus dans un article paru dans le journal Objectif Gard le 5 avril 2022 sont venus infirmer radicalement cette version initiale.

« Combat » et « tirs à blanc »

On y découvre de toutes autres finalités : « […] pouvoir aller vivre en autonomie pendant une semaine, deux semaines […] entre 40, voire 150 personnes à plus long terme, présentes à la semaine […] les sous-bois serviront à s’entraîner au combat […] ce seront des tirs à blanc […] ». Ces annonces laissent clairement augurer la création en Cévennes d’une base à caractère militaire dans ce hameau dépendant de la commune de Saint-Jean-Du-Gard.

Tout ceci a été confirmé début mai, par un document de la Direction départementale des Finances publiques du Gard. Le 15 novembre 2021, lit-on, le ministère des Armées a voulu procéder à l’« acquisition d’un immeuble à Saint-Jean-du-Gard », et cette « opération s’inscrit dans le cadre de l’augmentation de l’espace de manœuvre et d’entraînement du 2ᵉ Régiment étranger d’infanterie (REI) ».

Le chemin de randonnée de Stevenson passe à proximité de la ferme que le ministère des Armées veut acheter. CC BY 3.0 / lombiedezombie / Panoramio via WikimediaCommons

Nous considérons que ce projet met en péril les 5 ha de terres agricoles : en effet, lors d’une réunion avec le chef de corps du 2ᵉ régiment, en présence de plusieurs membres du collectif, le 9 mai dernier, celui-ci a affirmé clairement qu’il ne pouvait pas y avoir de cultures pérennes (vignes, fruitiers…). Un bail d’un an serait signé dans un premier temps, sans aucune garantie pour la suite. Ainsi, comment envisager une installation agricole au sein d’un camp d’entraînement ? Il ne peut pas s’agir seulement de trouver un paysan pour entretenir le…

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Auteur: Reporterre