Gabriel Hagaï est une figure qui tranche au sein du judaïsme français contemporain. Formé à Jérusalem au sein d’une confrérie mystique qui transmet des enseignements ésotériques ancestraux, il est l’un des derniers représentants d’une tradition orthodoxe séfarade marginalisée. Depuis son retour à Paris, il s’est engagé dans l’action sociale en faveur des sans abri et le dialogue interreligieux. Il tient à présent une herboristerie sur les hauteurs de l’est parisien.
Les éditions Vues de l’esprit publient son premier livre, Itinéraire d’une initiation, qui présente l’essentiel de son parcours spirituel et dévoile certaines de ses pratiques secrètes. L’ouvrage a pour valeur inestimable de rappeler l’essence du judaïsme comme religion fondée sur l’amour inconditionnel et l’effacement de l’ego, porteuse d’un message universel qui ne peut se satisfaire de l’injustice et de l’oppression. D’une voix forte et sans concession, Gabriel Hagaï en tire les conséquences pour ce qui est de la situation politique en Terre Sainte. Nous proposons ici quelques extraits du deuxième chapitre, consacré à la critique du sionisme et à la compréhension du rôle que doit tenir le Messie. Nous le recevrons la semaine prochaine pour une interview dans lundisoir.
En Terre sainte, face au sionisme
[…] Il m’est évident que la Rédemption messianique ne peut pas se faire de manière injuste, pour le profit des Israéliens au détriment des Palestiniens. Rav Yôséf-Dov Soloveitchik (1903-1993), en réponse à l’idée que les victimes de la Shô’â hâteraient la Rédemption, affirmait que Dieu ne fera mourir personne pour accélérer l’avènement du Mâshîaḥ ; sinon, où serait alors Sa justice et Sa miséricorde ? Quand le Messie viendra, ce sera pour l’humanité toute entière, pas seulement pour nous les Juifs.
Le Messie selon la tradition juive
Qu’enseigne justement la tradition juive à…
Auteur: dev