La toute première « réserve de vagues » française a été créée à Saint-Pierre-Quiberon

Protéger les vagues emblématiques pour les générations futures : tel est le pari fou de la commune de Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan), qui a inauguré, au début de l’année, la toute première « réserve de vagues » de France.

Phénomène côtier par excellence, les vagues sont elles aussi vulnérables et mortelles. Là où les édifices humains se font débordants, certaines d’entre elles peuvent disparaître.

Un exemple : à Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques, la célèbre Barre, l’une des meilleures vagues de France, a été anéantie par un agrandissement du port de Bayonne, dans les années 1960. On la surnomme désormais la « vague perdue ».

Au Pays basque espagnol, la vague de Mundaka, connue des surfeurs du monde entier, a également été affaiblie, pendant un temps, par un dragage réalisé dans l’embouchure de la rivière attenante, et qui a eu comme effet de réduire sa puissance, sa forme et sa fréquence.

Pour éviter que ce scénario ne frappe un jour sa baie, le conseil municipal de Saint-Pierre-Quiberon, qui occupe la partie nord de la presqu’île morbihannaise, a voté la création, en février dernier, d’une « réserve de vagues » de trente hectares, dans une zone déjà classée Natura 2000.

S’étendant de la plage Port-Bara à celle de Port-Blanc, cette nouvelle réserve couvre « environ un kilomètre » de côte sauvage, « et jusqu’à 300 mètres du rivage », indique Reporterre. Toute intervention humaine pouvant induire une altération des « vagues exceptionnelles » de cette zone – ensablement, drainage, ouvrages de maçonnerie, digues – y est désormais interdite.

Port Bara – Crédit : Petit_louis

Derrière cette initiative se cache un nom, celui d’Erwan Simon. Ce surfeur breton d’une quarantaine d’années a cofondé, en 2021, l’association France Hydrodiversité, qui s’est donné comme objectifs de documenter l’impact de l’homme sur les vagues, de démontrer leur importance pour l’environnement côtier et de militer pour leur protection.

Afin de convaincre les élus de Saint-Pierre-Quiberon, France Hydrodiversité s’est inspirée de l’Australie, du Pérou, des États-Unis ou encore de la Nouvelle-Zélande, où grâce à l’intervention des surfeurs, notamment, plusieurs réserves similaires ont été créées.

Parmi ces pays pionniers, le Pérou est le premier à avoir adopté une législation nationale en la matière : depuis une loi de 2013 surnommée « la Déferlante », trente-trois sites…

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Auteur: Augustin Langlade