La transition énergétique en Afrique du Nord aux prises avec le néocolonialisme

Les difficultés rencontrées par nombre de pays du Sud global dans la nécessaire transition énergétique sont souvent expliquées dans les termes d’une mauvaise volonté des élites de ces pays ou d’un manque d’expertise. C’est oublier la centralité du néocolonialisme, parfois repeint en « vert » sous la forme de projets avancés, sinon imposés, par les puissances du Nord et des entreprises du secteur de l’énergie (y compris des énergies renouvelables), visant à accaparer des terres et des ressources. Dans cet article, Hamza Hamouchene analyse le cas des pays d’Afrique du Nord, donnant à voir l’impasse d’une transition énergétique qui ferait l’impasse sur la rupture avec l’impérialisme et la transformation radicale des modes de production, d’échange et de consommation.

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La pandémie de Covid-19, faisant partie de la crise multidimensionnelle mondiale actuelle, démontre que ce que nous vivons actuellement n’est qu’un avant-goût des pires choses à venir, dans le cas où nous ne prendrions pas les mesures nécessaires pour mettre en œuvre des solutions justes, notamment face à la crise climatique en cours.

Les impacts du changement climatique dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) se font déjà ressentir, et fragilisent les bases socio-économiques et écologiques de la vie dans cette région. Ces effets se manifestent de manière disproportionnée, en affectant spécialement les personnes les plus marginalisées de la société, en particulier les petit·es agriculteur·trices, les agro-pasteur·trices et les pêcheur·euses. Les populations sont contraintes de quitter leurs terres à cause des sécheresses et des tempêtes hivernales, qui se font de plus en plus fortes et fréquentes, de l’avancée du désert et de l’élévation du niveau de la mer. À cela s’ajoutent les mauvaises récoltes et les réserves d’eau qui s’amenuisent, ce qui entraîne de lourdes conséquences sur la production alimentaire[1].

Pour faire face à cette crise climatique planétaire, les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites de manière drastique et ce, sans délai. Aujourd’hui, nous savons que le système économique actuel détruit les structures nécessaires à la survie de la planète, ce qui finira par causer son propre effondrement. Une transition vers les énergies renouvelables est donc devenue inévitable. Mais il est très probable que cette transition, dans le cas où elle aurait lieu, puisse perpétuer les mêmes pratiques de dépossession et…

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Auteur: redaction