« La transition est un leurre » : ces penseurs d'une nouvelle écologie

« Techno-solutionnisme », « conflictualité », « extractivisme », « imaginaires », « écoféminisme matérialiste »… Les 21 et 22 octobre, des dizaines de chercheuses et chercheurs ont participé aux Rencontres des nouvelles pensées de l’écologie, rendez-vous organisé par le collectif L’Instant d’après avec Reporterre et d’autres associations. Quelles sont ces nouvelles pensées de l’écologie ? Elles et ils répondent. D’autres intervenants répondent dans un second article.

Jean-Baptiste Fressoz : « La transition énergétique s’ancre dans une histoire qui est fausse »

Quels sont les angles morts de la pensée écologique actuellement ? « Je dirais qu’il y en a trois. D’abord les enjeux relatifs au travail et aux travailleurs, auxquels on pourrait ajouter ceux de la Sécurité sociale, de la transition au niveau de l’emploi, tout ce que propose la CGT autour de la “sécurité sociale professionnelle”… En tant qu’écolos, il faut que l’on arrive à parler aux CGTistes. Il y a aussi la question des sciences et des techniques : certes, l’écologie politique en parle beaucoup, mais de manière éclatée.

Enfin, le troisième angle mort est celui des modes de vie. On critique énormément le productivisme, le consumérisme… Ok. Mais à partir de là, comment change-t-on nos modes de vie ? Il faut que l’on se situe à un niveau mésoéconomique, mésosociologique : entre le système d’un côté — le capitalisme — et les petits gestes de l’autre, il y a un espace dont il faut se saisir. C’est ce que font en général les écolos, mais il s’agirait de le théoriser d’un point de vue stratégique. »

Lucile Schmid : « Il n’y pas une, mais des écologies »

La résistance à la technique est-elle moderne ? « Depuis que l’humanité s’est développée, nous fabriquons toute une série d’artefacts et d’objets que nous utilisons dans le cadre de notre rapport aux autres et au monde vivant. Mais l’industrialisation a marqué une rupture, dans le sens où les outils sont devenus des machines insérées dans un système économique destructeur. La critique de la technique, qui a traversé toute l’histoire de la société industrielle, est donc moderne. Critiquer la technique, c’est rappeler qu’elle n’est pas quelque chose de neutre, que ce n’est pas un processus sans sujet. Elle renvoie en effet à de la conflictualité : si vous n’avez pas recours à une certaine technique, c’est parce que vous en utiliserez une autre. Ainsi, critiquer…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre