La traque de ceux qui tuent la planète

Trafic d’espèces sauvages ou de bois précieux, pollution criminelle, pêche et exploitation minière illégale… Selon Interpol, l’organisation internationale de coopération policière, les crimes contre l’environnement génèrent entre 100 milliards à 250 milliards d’euros par an de bénéfices. Ces écocides sont presque toujours connectés à d’autres formes de criminalité et, souvent, au terrorisme.

Avec Planet Killers, sa nouvelle série documentaire diffusée sur France 5 à partir du 23 janvier (à 21 heures et 21 h 50), Martin Boudot, prix Albert Londres pour sa série Vert de rage, suit avec l’unité des crimes environnementaux d’Interpol la traque de criminels fugitifs recherchés qui font l’objet de « notices rouges » — des demandes d’arrestation en vue d’extradition émises par Interpol.

Bien que, en 2016, la Cour pénale internationale ait élargi son mandat à certains crimes environnementaux, l’écocide n’est pas inscrit dans le droit international, les lois ne sont pas adaptées, les coupables rarement attrapés et les peines encourues sont plus faibles que pour d’autres crimes. Qu’ils soient hommes de main ou donneurs d’ordre, rares sont les responsables d’écocides en prison. Par ailleurs, Interpol ne s’intéresse pas encore aux industriels prédateurs, lobbyistes, banquiers et politiciens qui organisent la prédation.

Le truand du carbone

Le premier documentaire de la série met en scène Cyril Astruc, un escroc flambeur poursuivi pour escroquerie et blanchiment d’argent en bande organisée. Recherché par toutes les polices, Cyril Astruc est l’un des cerveaux du « casse du siècle », une arnaque à la TVA sur les quotas de carbone. C’est la fraude fiscale la plus importante jamais enregistrée en France en un temps aussi bref, entre 2008 et 2009. Lui et ses associés auraient fait perdre en huit mois environ 1,6 milliard d’euros de recettes fiscales à la France et 5 milliards d’euros à l’ensemble des pays de l’Union européenne.

Fabrice Arfi, journaliste de Mediapart, explique la création du marché du carbone : l’Union européenne et ses États membres, engagés par le protocole de Kyoto (1997) à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, ont créé en 2007 une bourse des quotas de carbone. Quelques gangsters en ont rapidement vu les failles : formalité d’entrée très simple —…

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Auteur: Élisabeth Schneiter Reporterre