La Turquie, une puissance médiatrice entre la Russie et l’Ukraine ?

Au cours de ces dernières années, la politique étrangère conduite par la Turquie – en Syrie, en Libye au Haut-Karabakh ou encore en Méditerranée orientale – a souvent été perçue par ses partenaires occidentaux traditionnels (États-Unis et UE) comme excessivement interventionniste, voire agressive. Les tensions étaient multiples entre Ankara d’un côté, Washington et les Européens de l’autre.



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Depuis février 2022, le conflit en Ukraine a rebattu les cartes. Se positionnant en tant que médiatrice entre Kiev et Moscou, Ankara est redevenue un acteur incontournable sur la scène internationale.

Au même titre que la crise économique ou les séismes du 6 février dernier, l’activisme diplomatique turc pèsera sans doute sur les prochaines élections présidentielle et législatives, qui se tiendront le 14 mai et pourraient aboutir à la fin de l’ère Recep Tayyip Erdogan et de son parti AKP, entamée en 2002.

Ankara-Moscou : vingt ans de rapprochement

Alors que durant la guerre froide, la Turquie et l’URSS avaient été des adversaires idéologiques, Ankara a développé avec la Russie, au cours des vingt dernières années, un « partenariat stratégique » fondé sur une relation ambivalente : coopération politique, économique et militaire renforcée d’un côté, rivalités régionales de l’autre (en Syrie, en Libye et au Haut-Karabakh, les deux parties ont soutenu, et soutiennent encore, des camps opposés).

Le volume des échanges commerciaux n’a cessé de croître depuis vingt ans et la Turquie est aujourd’hui fortement dépendante de Moscou pour ses besoins énergétiques (la Russie est son premier fournisseur de gaz) et la société russe Rosatom est en train d’y construire une centrale nucléaire. Le

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Auteur: Nicolas Monceau, Maître de conférences en science politique, Université de Bordeaux