La tyrannie du faux expert — Anna LOMBROSO

Ainsi donc, on ne peut parler de droits si on n’est pas constitutionnaliste, de devoirs si on n’a pas un rôle au gouvernement qui vous rende conscient des prérogatives et des obligations qu’on est tenu de faire respecter par le peuple, de science, dans son ensemble, sans distinctions entre les diverses disciplines – car il s’agit d’une religion et d’un credo, avec son Eglise dégagée des lois et des règles sociales – de gestion du Covid, si on ne peut présenter, avec le pass sanitaire et le certificat de vaccination, un certain nombre de connaissances et de parents qui en ont été affectés, et enfin d’air pur et d’oxygène si on n’est pas pneumologue.

Il semble qu’il soit même interdit de parler de mort, puisqu’on ne peut pas se targuer d’en avoir une expérience directe, à moins qu’elle ne soit causée par la peste contemporaine qui la rend spéciale, la distinguant d’effets collatéraux (bombes sur les civils au cours de campagnes humanitaires, accidents du travail le plus souvent attribuables à la négligence et la légèreté du capital humain, cancer et autres maladies effacées de la liste des tristes maux du siècle).

Ainsi, pour prendre un exemple, dans un éditorial du Corriere della Sera, Paolo Mieli dénonce le caractère superficiel, grossier, irrespectueux et ignare de ceux qui ont ridiculisé les dernières prestations de Biden. Eh bien ! oui, récrimine-t-il, « il y a quelque chose d’inapproprié dans les moqueries, les remarques par endroits inutilement offensantes par lesquelles se trouve ces jours-ci submergé le président des Etats-Unis… ». Car, déplore-t-il, depuis que les talibans sont entrés à Kaboul, il ne s’est pratiquement pas passé un instant sans qu’ «  un commentateur improvisé des affaires asiatiques se soit senti en droit d’expliquer au chef d’Etat américain les erreurs qu’il a commises », accompagnant le blâme de « déplaisantes considérations sur sa culture, sur sa préparation et même sur son état mental ».

En somme, pour dire que vingt ans d’occupation insensée d’une nation après une invasion rien moins que réclamée par les indigènes et pacifique – elles ne le sont jamais – des milliards de dollars de coût économique, des milliers de morts, la perte de valeurs identitaires et culturelles, la création d’une classe dirigeante corrompue et l’entraînement de contingents militaires qui ont pris leurs jambes à leur cou dès qu’un taliban s’est montré, lui livrant généreusement armes et bagages, des…

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Auteur: Anna LOMBROSO Le grand soir