La vague de chaleur en Inde rendue trente fois plus probable par le changement climatique

Un homme immergé dans le Gange à Varanasi, dans l’État indien de l’Uttar Pradesh où la température est quasi-quotidiennement montée au-dessus des 40 °C ces dernières semaines. – Unsplash / Vince Russel

Climat

Depuis le début du mois de mars, l’Inde et le Pakistan étouffent sous une vague de chaleur prolongée inédite. Selon une étude (en anglais) conduite par le World Weather Attribution, le changement climatique l’aurait rendu trente fois plus probable. Pour quantifier l’effet de celui-ci, une équipe internationale de vingt-neuf chercheurs a analysé des données météorologiques et des simulations informatiques, afin de comparer le climat tel qu’il est aujourd’hui — soit 1,2 °C plus chaud qu’à la fin des années 1800, avec le climat antérieur à cette période.

Les résultats ont alors démontré qu’un événement, comme la canicule de longue durée qui frappe actuellement l’Asie du Sud, avait seulement une chance sur cent de se produire chaque année. Toutefois, les activités humaines l’ont rendu environ trente fois plus susceptible, ce qui signifie qu’il aurait été extraordinairement rare sans les effets du changement climatique. Plus grave encore, ils estiment que si la hausse de la température mondiale venait à atteindre 2 °C, une telle catastrophe serait attendue aussi souvent qu’une fois tous les cinq ans.

« Des milliers de personnes qui contribuaient très peu au réchauffement climatique en supportent désormais le poids »

Le mois de mars a été le plus chaud que l’Inde ait connu, depuis le début des enregistrements il y a 122 ans. L’anomalie de température positive la plus élevée du monde en mars a été constatée au Pakistan. Dans le même temps, les deux pays ont respectivement relevé des déficits pluviométriques de 71 % et 62 %. « Des milliers de personnes dans cette région, qui, au départ, contribuaient très peu au réchauffement climatique, en supportent désormais le poids et continueront à le faire si les émissions ne sont pas significativement réduites à l’échelle mondiale », se désole Arpita Mondal, professeure en études climatiques à Bombay.

Pour l’heure, les premiers rapports font état de quatre-vingt-dix décès en Inde et au Pakistan. De longs mois seront toutefois nécessaires pour déterminer précisément les…

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Auteur: Reporterre