La viande cellulaire se fraye un chemin vers nos assiettes

Vous lisez l’enquête « La viande cellulaire, une fausse bonne idée pour le climat ». La suite sera publiée demain. Pour ne pas le rater, abonnez-vous à la lettre d’info de Reporterre.


Depuis le premier steak haché produit en laboratoire présenté à la presse en 2013, par l’entreprise hollandaise Mosa Meat, l’arrivée de produits animaux sans animaux n’en finit pas d’advenir. Incontestablement, les projets industriels se précisent. Au niveau mondial, une centaine d’entreprises — dont deux françaises — travaillent sur la culture de cellules animales pour l’alimentation. Soit deux fois plus qu’en 2019.

Vue comme la panacée à tous les maux de l’élevage, la viande artificielle suscite l’appétit des start-up. Cultiver du bœuf ou du poulet en laboratoire permettrait d’éviter la déforestation et de réduire les émissions de méthane. De la « viande propre », selon ses partisans. Flairant le filon, de plus en plus d’entreprises s’engouffrent dans la brèche.

Cette poussée s’accompagne d’une envolée des financements qui ont triplé entre 2020 et 2021 pour atteindre 1,38 milliard de dollars, selon le dernier rapport du Good Food Institute, une organisation dédiée à la promotion de la viande cellulaire ou viande in vitro. « Les investissements privés sont rejoints par des investissements publics », nous explique Nicolas Treich, économiste à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et conseiller pour Agriculture cellulaire France, une organisation de lobbying en faveur de la viande cellulaire créée il y a trois ans.

Le gouvernement néerlandais a intégré la viande in vitro dans sa stratégie agricole, à travers un programme d’investissement de 60 millions d’euros. Israël, le Qatar ou Singapour affichent la défense de leur souveraineté alimentaire avec cette viande de laboratoire. Les deux géants étasunien et chinois sont aussi dans la course. L’agence fédérale étasunienne en charge des produits alimentaires (FDA) a donné son feu vert en novembre 2022 quant à la sécurité des produits à base de viande cellulaire de la start-up californienne Upside Foods.

En France, la messe semblait dite alors que la viande cellulaire est déjà interdite avant d’exister : la loi sur le climat l’interdit dans les cantines scolaires et le ministre de l’Agriculture s’est toujours positionné contre. À part quelques financements de la Banque publique d’investissement (BPI), l’État français n’investit pas dans cette industrie. Mais les promoteurs de la viande cellulaire exhortent un soutien des pouvoirs publics.

Le 8 février, la commission économique du Sénat leur a donné l’occasion de défendre…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Magali Reinert Reporterre