La victoire, sans chanter

Mark Gertler. — « Merry-Go-Round » (Le manège), 1916.

Ce plan est celui de la Loi de programmation militaire (LPM) qui prévoit rituellement une augmentation de 1,7 milliard chaque année, ce qui mettra le budget défense de l’année prochaine à 39,2 milliards, hors pensions. Avec, à partir de 2023, la perspective d’un bonus annuel de 3,5 milliards de plus — modernisation de la dissuasion oblige. Si la trajectoire inscrite dans la dite « LPM » est respectée, les armées auront donc bénéficié entre 2019 et 2025 de presque 300 milliards d’euros de crédits, et la France approchera les fatidiques 2 % de PIB consacrés à la défense, comme l’y invitent avec insistance l’OTAN et l’ami américain.

Lire aussi Renaud Lambert, « Cassandre bouge encore ! », « Faut-il payer la dette ? », Manière de voir n˚173, octobre-novembre 2020.

Après des années de vaches maigres sous les présidents Sarkozy et Hollande, avec baisse des effectifs et non-renouvellement de certains équipements — au point, assure le général Vincent Desportes, qu’il n’y avait « pas un avion sur deux pouvant décoller, moins d’un hélicoptère sur trois, un bateau sur deux ne pouvant prendre la mer… » — le temps du rattrapage ou de la reconstruction est donc venu.

Une première impulsion avait été donnée dès 2016 après les attentats survenus à Paris, avec un effort notamment sur le renseignement et la cyberdéfense. Mais c’est l’actuel président qui a vraiment relancé la machine, dans le but de retrouver des marges d’autonomie de la défense française, si possible élargie à l’Europe, et appuyée sur un financement pérenne : « Nous commençons à en sentir les premiers effets », a reconnu récemment François Lecointre, le chef d’état-major général des armées devant la commission des affaires étrangères et de défense du sénat, qui auscultait le budget 2021 des…

Auteur: Philippe Leymarie
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