La vie seule est souveraine

Le 28 janviers 2021, les domiciles de quatre personnes, soutiens actifs de la zone à défendre d’Arlon, ont été perquisitionnés par la police judiciaire. Les policiers cherchaient des preuves de la constitution d’une « association de malfaiteurs ». Depuis, la ZAD à été expulsée. La foret, elle, a été rasée. Jusqu’à ce jour, deux personnes ont été auditionnées par la police.

Ceci est une tribune des soupçonnés « malfaiteurs » de la ZAD d’Arlon et de leurs amis.

Que la catastrophe est devenue sensible

Chaque saison entraîne son lot de catastrophes. Nous nous souvenons de l’été 2020, caniculaire comme il en fut peu, où les villes étouffées de béton gardèrent la chaleur prisonnière. De la pollution de l’Escaut par l’entreprise Tereos, qui asphyxia les poisson sur l’entièreté du fleuve en région walonne. A l’instant où nous écrivons : fonte progressive des glaces au Groenland due au réchauffement global, incendies monstrueux en Russie et en Grèce sur les monocultures de pin et d’eucalyptus, famine pour sécheresse, manque d’anticipation et corruption à Madagascar. Pandémie mondiale favorisée par le transport aérien intensif.

Et chaque fois on se fait la promesse que cette fois il faudra agir en conséquence.

Être à la hauteur de la catastrophe en cours. Puis vient la saison suivante, et on oublie.

Le retour au travail, les départs en vacances, les inscriptions scolaires, la paperasse provoquent une amnésie passagère que seule ravive cette angoisse cyclique revenue à chaque nouveau signe annonçant que la catastrophe est bien là. Et qu’elle va s’intensifiant.

En fait d’intensité, la Belgique a connu un épisode traumatique et un drame social qui, de mémoire d’anciens en tout cas, n’a pas de précédent. Les inondations de l’été 2021 et leurs conséquences furent la réunion d’un ensemble de causes de la catastrophe en cours : une gestion incohérente de de notre environnement, devenue sensible par les effets physiques qu’elle produit. Un démantèlement dément et acharné des pratiques et des réseaux de solidarité – étatiques ou non. L’appauvrissement des sols voués à l’agriculture intensive. Et enfin, une bétonisation à outrance qui ravageait déjà des bois, des plaines, des villages, de la beauté.

A présent cet ensemble de causes ravage des villes entières, entraînant dans ses flots des vies et ce qu’elles contiennent d’espoirs, de projets, de souvenirs qui étaient accumulés là, dans ce petit jardin, dans cette maison où nous…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: lundimatin