La virologie est un sport de combat

Je suis Bruno Canard, directeur de recherche CNRS à l’université d’Aix-Marseille. Mon équipe travaille sur les virus à ARN (acide ribonucléique), dont font partie les coronavirus.

Mme la Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation m’ayant cité, et mentionné mes travaux dans son intervention sur les Matins de France Culture le 22 juin 2020, il m’a semblé important de préciser les conditions de travail de mon équipe de recherche sur le SARS-CoV-2 et sa projection dans la future Loi de Programmation de la Recherche (dite LPPR), qui est en cours d’examen à l’Assemblée Nationale.

Cela permet d’illustrer, à partir d’un cas concret, et peut-être de faire comprendre au grand public le sous-financement récurrent de la recherche publique en France en général dans les 20 dernières années ; la précarité grandissante des personnels de ces laboratoires ; le sous-équipement dramatique en grands instruments scientifiques essentiels aux développements de thérapies antivirales ; le faible niveau des salaires des chercheur·ses, très éloignés de ceux des haut·es fonctionnaires ; et finalement, le peu de considération dont ils font l’objet par les femmes et les hommes politiques français. Elles et ils prétendent parler au nom de la science, souvent confondue avec la technologie, mais sans écouter les scientifiques.

Chère Mme la Ministre, chère Frédérique, je me permets de vous appeler par votre prénom en souvenir des cafés et bavardages créatifs que nous avons partagés lorsque, en 1992, j’étais fraîchement recruté comme chercheur au CNRS à Nice dans le laboratoire dirigé par Patrick Gaudray, et vous, doctorante dans le laboratoire de François Cuzin à l’Université de Nice. C’était une époque formidable, j’y ai fait mes plus belles ascensions dans ces extraordinaires…

Auteur : hkhugo
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