La voiture électrique, le défi vrombissant de l'après-Merkel

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Lors des élections fédérales allemandes du 26 septembre, une nouvelle chancelière ou un nouveau chancelier sera élu à la place d’Angela Merkel. Reporterre publie une série d’articles présentant certains des enjeux écologiques débattus outre-Rhin : le charbon, le nucléaire, les forêts, la taxe carbone et aujourd’hui, la voiture électrique.


Berlin (Allemagne), correspondance

« Dans mon garage, il n’y a pas de place pour une voiture électrique. » Cette phrase prononcée en 2014 par Ferdinand Piëch, ancien président du conseil de surveillance du groupe Volkswagen AG, résume le mépris qui a longtemps régné dans l’industrie automobile allemande pour cette technologie.

Pour les patrons de BMW, Mercedes, Audi, Porsche, Opel et les autres, le moteur électrique ne pouvait être qu’un gouffre financier. De plus, il était jugé bien trop « simple » pour les brillants ingénieurs allemands, qui avaient inventé le moteur à explosion, le diesel, la moto et l’airbag. Du côté des syndicats ouvriers, personne n’en voulait non plus, pour une autre raison : le moteur électrique nécessite moins de main-d’œuvre.

L’Allemagne a pris son temps, mais elle est bel et bien en train de faire sa révolution copernicienne à toute vitesse. D’abord, pour des raisons d’image. « L’industrie allemande était très rentable, mais probablement, pour cette même raison, autosatisfaite, repue d’elle-même et hostile à l’innovation, juge le journaliste spécialisé Martin Seiwert. La devise, c’était “Nous sommes les meilleurs et là où nous ne le sommes pas, par exemple en matière d’émissions diesel, nous prétendons l’être” », explique-t-il en référence au scandale industriel et sanitaire du Dieselgate. En septembre 2015, Volkswagen avait en effet dû reconnaître qu’il avait truqué ses voitures pour qu’elles affichent des émissions de dioxyde d’azote et de CO2 inférieures à la réalité. D’autres constructeurs sont soupçonnés des mêmes pratiques, les Allemands BMW, Mercedes, Daimler ou encore le Français Renault.

À une réputation très entamée est venue s’ajouter la concurrence de l’Américain Elon Musk, pionnier de la voiture électrique, qui n’a pas hésité à venir marcher sur les plates-bandes des constructeurs allemands en installant une usine dans leur propre pays : la « Gigafactory » de Tesla, première usine de l’entreprise en Europe, sera inaugurée le 9 octobre. Enfin, le coup de grâce est venu de la Commission européenne :…

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Auteur: Violette Bonnebas (Reporterre) Reporterre