La ZAD du Carnet a été expulsée ce matin pour un « projet au point mort »

A l’aube ce matin, près de 400 gendarmes ont évacué la ZAD du Carnet, dans l’estuaire de la Loire. Depuis fin août, une cinquantaine de citoyens y occupaient une ZAD pour défendre 110ha de zones humides, abritant de nombreuses espèces protégées, menacés par la bétonisation de l’agrandissement du Grand port maritime Nantes-Saint-Nazaire. Ce sont les plaintes de ce dernier, appuyé du conseil départemental de Loire-Atlantique, qui ont poussé Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur, à demander l’expulsion des militants écologistes. Pourtant, de l’aveu-même de certains élus, le projet est au point mort faute d’investisseurs. Dans les tribunaux, les procès sont toujours en attente.

Dès 6h45 ce mardi 23 mars 2021, sept escadrons de 60 gendarmes dotés de plusieurs blindés, de vedettes sur la Loire, d’un hélicoptère dans les airs et d’engins de chantier ont débarqué à la ZAD du Carnet pour en expulser les occupants.

Depuis fin août, la ZAD du Carnet recensait les espèces présentes sur le site, vivait au rythme de chantiers collectifs et accueillait chaque weekend des visiteurs pour leur faire découvrir la faune et la flore spécifiques au lieu.

Si le quotidien des militant.e.s pouvait parfois être difficile, les différent.e.s occupant.e.s de la zone étaient tou.te.s motivé.e.s par le même objectif : sauver les 116 espèces animales et végétales protégées et leur habitat, 51ha de zones humides, de la bétonisation.

Lire aussi : « La ZAD du Carnet, symbole d’une lutte contre la bétonisation à outrance »

La tension montait depuis plusieurs mois entre les zadistes et les porteurs du projet d’un parc « éco-technologique ». Début février, le collectif Stop Carnet dénonçait ainsi les différentes violences dont la Zone A Défendre était l’objet : à la fois physique et psychologique, mais aussi sociale et écologique.

« Le projet de zone « éco-technologique » du Carnet prévoit la destruction de 110 ha de zone naturelle dont 51 ha de zones humides, 550 poids lourds par jour circulant autour de la zone, 550 000m3 de remblais dont la moitié issue du dragage de la Loire pour surélever le site de 50 cm. Et cela alors que 116 espèces protégées habitent le Carnet et que le projet est en zone inondable chaque année dès 2030. L’estuaire de la Loire déjà moribond est hyper industrialisé et son industrialisation massive et ses emplois précaires provoquent 30% de taux de cancer en plus que la moyenne nationale. Le projet est résolument…

La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: Laurie Debove