« La signature du traité du Mercosur, ça sera accepter de faire manger aux Français ce qu’on nous interdit de produire depuis plus de 30 ans en France », considère Jérôme Bayle, l’éleveur qui a initié le mouvement agricole à l’hiver 2024. La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, et les Jeunes agriculteurs (JA) ont lancé des appels à se mobiliser depuis le 18 novembre contre cet accord, qui « consisterait à brader notre agriculture ». La Coordination rurale a, pour sa part, promis dès le 19 novembre « une révolte agricole ».
Près de 200 paysans de la Confédération paysanne ont bloqué ce 5 décembre l’inauguration de la Bourse du Commerce européenne au Grand Palais à Paris pour « dénoncer les profiteurs de la dérégulation des marchés ». Ce syndicat est membre du collectif national Stop Mercosur – composé notamment de Foodwatch, Greenpeace, Attac, les Amis de la Terre, la CGT, FSU et Solidaires – qui réclame depuis des années l’abandon de l’accord. Malgré les oppositions, Ursula Van der Leyen, présidente de la Commission européenne, devrait annoncer la conclusion des négociations ce vendredi 6 décembre, Basta! fait le point.
Qu’est-ce que le projet d’accord avec le Mercosur ?
Cet accord vise à libéraliser le commerce entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay. Il créerait la plus grande zone de libre-échange de la planète couvrant un quart du PIB mondial et 720 millions de personnes. Son contenu est négocié depuis 1999.
L’accord a été annoncé comme finalisé et « accordé en principe » en juin 2019. Les négociations actuelles portent sur une annexe et la Commission européenne a exclu de rouvrir les négociations sur le fond. Médias, parlementaires, organisations de la société civile n’ont pas accès aux documents de négociation. Ces négociations se déroulent donc en toute opacité.
Cet accord est souvent présenté…
Auteur: Sophie Chapelle