L'activisme écologiste, épouvantail médiatique du moment

Les mouvements sociaux et autres actions de protestation qui percent le silence médiatique connaissant en général le même sort. Peu importent aux grands médias les objectifs de ces mouvements et les causes qu’ils défendent, ce sont leurs modalités d’action et les perturbations qu’elles causent qui retiennent systématiquement l’attention journalistique. Balance ton porc ? Pas la bonne méthode. Les Gilets jaunes ? Pas la bonne méthode. Asperger de gouache la Samaritaine pour dénoncer l’enrichissement des milliardaires ? Pas la bonne méthode. On pourrait continuer longtemps. À cette focalisation sur la forme des mobilisations plutôt que sur leurs revendications, s’ajoutent parfois mépris, insultes et calomnies. La mécanique médiatique est rodée, mais les cibles alternent : après l’« islamo-gauchisme » et le « wokisme », l’ennemi médiatique numéro un du moment est… l’activisme écologiste (ou « écolo-gauchisme » pour Le Figaro).

De la manifestation contre le projet de mégabassine à Sainte-Soline, en passant par les sit-in et autres happenings, jusqu’aux actions dans les musées : la médiatisation du militantisme écologiste s’est amplifiée ces dernières semaines.


Et si le jugement médiatique n’a pas été unanime – des défenseurs des moyens d’action et des revendications ont eu la parole sur les plateaux, des reportages ont été publiés dans la presse (pas toujours aussi caricaturaux que ce que laissaient présager les Unes) –, le pire du journalisme de maintien de l’ordre social, lui, s’est largement donné à voir.

« C’est le degré absolu de la bêtise »

Dénoncer l’inaction contre le dérèglement climatique en aspergeant de soupe ou de purée les vitres protégeant les tableaux dans des musées, une action inoffensive à la portée exclusivement symbolique ? C’en est déjà trop pour les éditorialistes, qui ont du mal à cacher leur exaspération :

« Une fois passée l’émotion (recherchée) par la provoc, la méthode est-elle efficace ? Il est plus que permis d’en douter. Si ces militants parviennent en effet à faire parler, leur geste si commenté est de nature à freiner la nécessaire prise de conscience écologiste plutôt qu’à l’accélérer » assène Anne Rosencher, qu’on ne savait pas si attachée à « la nécessaire prise de conscience écologiste », dans l’édito de L’Express (10/11). « Il n’y a pas pire erreur qui pouvait être commise » expliquait déjà le sondologue Jérôme Jaffré sur le plateau de…

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Auteur: Maxime Friot Acrimed