Lors de la vague de perquisitions antiterroristes menées contre le mouvement écologiste au mois de juin dernier, un journaliste a été arrêté, accusé d’avoir couvert l’action contre l’usine Lafarge. Il est désormais poursuivi. Cette situation scandaleuse illustre le recul de la liberté de la presse en France : plusieurs dizaines de reporters de terrains blessés par la police en manifestation, pressions contre des reporters, médias indépendants menacés… Un journaliste avait aussi été interpellé lors d’un contrôle à Sainte-Soline au mois de mars. Un communiqué des syndicats de journalistes proteste contre la mise en examen du reporter sur le site du cimenter Lafarge :
«C’est une nouvelle étape dans l’escalade contre la liberté de la presse et le droit à l’information en France : le 11 juillet 2023, un photojournaliste a été mis en examen pour “dégradation en bande organisée” et “association de malfaiteurs”.
En décembre 2022, le photographe Yoan Sthul-Jäger, dont les images sont diffusées par la plate-forme Divergence-Images, couvre une action dans la cimenterie Lafarge, à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), menée par des militant·es écologistes. Les photos qu’il réalise au cours de cette action seront publiées par différents médias : Libération, Le Monde, Le Parisien, Le Midi Libre, La Provence, Politis, entre autres.
Le 20 juin 2023, à 6 heures du matin, il est arrêté à son domicile, à Tours, par des policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT). Son matériel (appareils photos, ordinateurs et disques durs) est saisi. Sa garde-à-vue à Orléans durera 80 heures, et notre confrère ne sortira libre que le 23 juin à midi, avec une convocation judiciaire à Aix-en-Provence, le 11 juillet.
C’est à l’issue de cette audition que Yoan Sthul-Jäger a été mis en examen. Son matériel professionnel ne lui a toujours pas été restitué, ce qui l’empêche d’exercer son métier.
Les…
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Auteur: B