Le 8 mars.
Le 8 fucking mars.
Journée internationale de lutte féministe.
Et c’est ce jour-là qu’une employée du Grand Théâtre de Genève découvre une caméra dissimulée dans une douche du personnel.
Une caméra équipée d’une carte mémoire.
Une caméra qui filmait en continu les femmes – plusieurs dizaines – qui se douchaient, qui se changeaient.
Dans leur lieu de travail.
Dans un espace supposé intime, sûr, protégé.
Et ce n’est pas la première fois.
En 2014 déjà, un appareil clandestin avait été retrouvé dans les vestiaires des danseuses du Ballet de Genève.
Les employées n’en ont jamais été informées.
Jamais.
C’est une trahison.
Une trahison par cette institution contre ses propres salariées.
Une trahison par le silence, par l’inaction, par l’omerta.
Aviel Cahn, directeur du Grand Théâtre, ose déclarer dans Le Temps que
« C’est l’acte d’un criminel. »
Mais ne pas assurer la sécurité des employées, c’est aussi un acte criminel.
Faire taire les victimes, les menacer de poursuites judiciaires par e-mail, c’est aussi un acte criminel.
Les criminels, ce sont les auteurs de violences sexistes et sexuelles,
mais aussi les patrons complices, ceux qui couvrent, qui protègent, qui détournent le regard.
Ceux qui parlent d’image, mais jamais de justice.
51 femmes – 51 travailleuses du Grand Théâtre –
des techniciennes, des danseuses, des membres de l’accueil se sont adressées par courrier à la direction, à la Fondation du Grand Théâtre et à la Ville de Genève afin de dénoncé la situation au Grand Théâtre de Genève. Elles dénoncent un climat délétère, des dysfonctionnements, une absence de protection.
Et quelle est la réponse du directeur ?
« Une partie du personnel est inquiète. »
Mais il tient à rappeler qu’il y a 350 employés fixes.
Comme si 51 femmes ne comptaient pas.
Comme si la sécurité et la dignité de 51 femmes ne valaient pas un mot de plus.
La honte.
Et…
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