L'Afrique confrontée au boom de sa population

Vous lisez l’enquête « Trop d’humains sur Terre ? Le défi du siècle ». La partie 1 est ici et la partie 2 est là. La suite sera publiée demain.


Si de nombreux pays sont entrés dans une phase durable de vieillissement, d’autres connaissent une croissance démographique toujours forte. C’est notamment le cas de neuf pays (Inde – qui va devenir le pays le plus peuplé du monde -, Nigeria, Pakistan, République démocratique du Congo, Éthiopie, Tanzanie, Indonésie, Égypte et États-Unis). Deux continents verront leur population augmenter considérablement, l’Asie et l’Afrique, en particulier l’Afrique subsaharienne.

© Stéphane Jungers/Reporterre

Sur le continent africain, les chiffres de la démographie donnent le vertige : de 800 millions en 2000, le nombre d’Africains devrait passer à 4,5 milliards en 2100, selon les projections des Nations unies. D’après l’hypothèse haute des perspectives de 2017 des Nations unies (qui suppose une baisse plus lente de la fécondité), la population du continent passerait par un palier à 2,7 milliards en 2050. Un humain sur deux devant arriver sur Terre d’ici à 2050 verra le jour sur ce continent, plus précisément en Afrique subsaharienne. Le taux de fécondité y est actuellement de 4,8 enfants par femme en moyenne, contre 2,5 au niveau mondial, selon les perspectives de la population mondiale de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Première précaution à prendre quand on associe les mots « démographie » et « Afrique » : les situations des différents pays sont d’une grande disparité numéraire, culturelle et historique. Certains ont parfaitement opéré leur transition démographique comme la Tunisie dans les années 1960, l’Algérie, l’Afrique du Sud ou le Rwanda. Mais d’autres populations connaitront dans les décennies à venir une progression importante, comme au Nigeria, en Somalie ou en République démocratique du Congo, qui enregistrent respectivement 7,6 ; 6,8 et 6,3 enfants par femme, note l’ONU.

Pourtant, la transition démographique de l’Afrique est en cours, mais elle se produit plus lentement que projetée naguère. Et parler du continent s’il était homogène n’a pas de sens, signalent Bénédicte Gastineau, Stéphanie Dos Santos (IRD) et Valérie Golaz (Ined) trois démographes spécialistes du continent dans une note publiée en 2018 : « Il faut souligner l’extrême diversité des situations, entre pays et au sein même des pays, entre zones rurales et urbaines par exemple. La fécondité baisse dans…

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Auteur: Reporterre