L'agriculture bio tente de passer à la vitesse supérieure

À Rennes, l’agriculture bio tient son congrès mondial. Du 6 au 10 septembre, quelque 2 000 personnes, d’une cinquantaine de pays, se sont inscrites pour participer à cette 20e édition, en présentiel et en distanciel, Covid-19 oblige. C’est la première fois que la France accueille cette manifestation organisée par la Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique (Ifoam).

L’occasion de mettre un coup de projecteur sur la bio hexagonale, en pleine dynamique. Selon l’Agence bio, « la France présente un secteur bio qui a doublé en cinq ans et figure parmi les premiers producteurs et marchés européens ». « 53 255 fermes étaient engagées en bio fin 2020, soit 12 % des fermes et 18 % de l’emploi agricole », précise l’agence. Ainsi 2,55 millions d’hectares étaient cultivés sans pesticides ni intrants de synthèse, soit 9,5 % de la surface agricole française, ajoute l’agence.

Malgré cet essor, la bio reste minoritaire, en France, mais également à l’échelle européenne — où elle ne couvre que 7,5 % des surfaces cultivées. Au niveau mondial, elle ne représentait encore que 1,5 % des terres agricoles en 2019, selon l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (Fibl), la moitié des superficies se trouvant en Australie (35,6 millions d’hectares). C’est ainsi qu’à Rennes, les acteurs de la bio affichent leur volonté de passer à la vitesse supérieure. Parrain du congrès mondial, Nicolas Hulot a rappelé que la bio était « du côté de la solution dans la crise écologique » quand l’agriculture conventionnelle faisait partie du problème.

Signe des temps qui changent, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) — longtemps fer de lance de la « modernisation » agricole — a lancé un « métaprogramme » de recherche sur le sujet. « Nommé Metabio, il explore l’hypothèse où l’offre nationale de produits bio deviendrait majoritaire », explique l’institut dans un communiqué.

« Pour changer d’échelle et se développer de façon massive, l’agriculture bio fait face à de nombreux défis », explique Philippe Mauguin, directeur de la structure, au cours d’une conférence de presse. Des défis techniques d’abord, notamment autour de la fertilisation. Car les cultures bio ont besoin — comme celles en conventionnel — d’éléments minéraux. Côté azote, il est apporté par du fumier. Or, si « aujourd’hui, la quantité de fumier disponible suffit…

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Auteur: Lorène Lavocat (Reporterre) Reporterre