L’agriculture du monde d’après? En Loire-Atlantique, elle fait comme si de rien n’était. L’irrégulomadaire satirique La Lettre à Lulu dévoile deux gros projets d’usines à gaz de bouse au nord et au sud de Nantes. Deux méga méthaniseurs aux perspectives inquiétantes quant à ce qu’absorbent et ce que rejettent ces digesteurs industriels, dont les enjeux avancent discrètement masqués.
Lulu se penche aussi sur le muscadet abreuvé de traitements pharmachimiques, et sur le concombre qui pousse dans du coton dans des serres chauffées. Et jette un œil à l’observatoire de l’agribashing, monté par le préfet comme dans d’autres départements, qui n’a aucun dénigrement à observer, servant à faire passer les agriculteurs productivistes pour des victimes. L’agriculture du foutur s’active sans vergogne.
Lulu s’est aussi intéressé aux déchets radioactifs oubliés par le concasseur de carcasses automobiles Guy-Dauphin-environnement, à la station de carénage si peu écologique des yachts de plaisance au Croisic, à la mortalité étrange de dauphins dans les bassins détenus par les Émirats arabes à Port Saint-Père, à un olivier andalou six fois centenaire déraciné et transplanté par le chef étoilé Eric Guérin…
Mais aussi aux stages de récupération de point de permis, à Doctolib qui s’implante à Nantes, au Pannonica, salle de jazz livrée au torpillage municipal, aux rues honorant la mémoire négrière, aux femmes «démodées» dans un conseil municipal, aux gendarmes de Pontchâteau qui se la jouent lapins crétins, au très discret label annuel Nantes capitale de l’innovation. Le tout courant sur 12 pages format A3.
Pour Lulu, le monde d’après commence par la rareté! Jusqu’ici la distribution de La Lettre à Lulu dans plus de 300 kiosques de l’agglomération nantaise passait par la filiale de Presstalis, la SAD, en faillite depuis mai dernier. Du coup, l’essentiel de la distribution de la version papier n’est plus assuré. Mais on a quand même sacrément besoin de vous. Le plus simple, c’est l’abonnement qui évite de guetter la sortie, nos cher·es abonné·es étant servi·es par la poste. Sinon, on peut bien sûr opter pour de l’achat au coup par coup de la version numérique…