« L'agriculture paysanne est un projet révolutionnaire »

Pourquoi le mouvement social agricole de janvier a-t-il eu lieu précisément à cette période ? Et pourquoi des mobilisations ont aussi eu lieu dans plusieurs pays d’Europe ?

Il est toujours difficile de donner les raisons du démarrage d’un mouvement social. En France et dans d’autres pays la goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été l’augmentation du prix du GNR (Gazole Non Routier). Le monde paysan est en crise depuis de longues années, les paysan·nes ayant de gros problèmes de revenu. Nous sommes tous dans le même système qui nous étrangle, il est donc normal que le mouvement soit international, même si les revendications s’appuient souvent, même en France, sur l’épouvantail des normes environnementales.

En quoi les revendications de la Confédération Paysanne diffèrent-elles celles de la FNSEA ?

La FNSEA avait 120 revendications, qui n’ont jamais été rendues publiques. Ce grand manque de transparence est dû à la cogestion du syndicat majoritaire avec le gouvernement, qui travaille comme un lobby agroindustriel. Ainsi nous n’avons rien obtenu de structurel quant au revenu parce que ce n’était pas dans les intérêts des dirigeants de la FNSEA.

Les deux principales revendications de la Confédération Paysanne sont l’obtention d’un prix minimum garanti, et la sortie des traités de libre échange. A propos du prix minimum garanti, la loi EGALIM n’oblige pas la grande distribution à payer la production des paysan·nes au dessus du coût de revient (coût de production + rémunération + couverture sociale). Or il existe une forte différence de couverture sociale avec le reste de la société ; la Confédération Paysanne estime que la couverture sociale fait partie du revenu.

Le gouvernement ne remet pas en cause la signature des traités de libre échange ; ainsi le traité du Mercosur va sans doute être signé, avec des clauses miroirs qui n’ont aucune efficacité, permettant juste d’imposer des…

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Auteur: Gilles Sabatier