L’agro-industrie met en péril notre souveraineté alimentaire


Le Green Deal de l’Union européenne a promis un horizon plus vert pour l’environnement et sa biodiversité. Pourtant les États membres de l’UE et les lobbies s’appliquent constamment à affaiblir les ambitions européennes pour réduire les pesticides, les monocultures et les déserts verts. À la veille d’appliquer une nouvelle politique agricole commune (PAC) pour la période 2023-2027, les 27 pays membres ont détaillé des plans de mise en œuvre très éloignés de l’urgence écologique.

À peine le cadre de la nouvelle PAC pour 2023-2027 approuvé par le Parlement européen en décembre 2021, les plus verts des eurodéputé·es et les organisations de la société civile regrettaient une politique largement en dessous des besoins en matière d’écologie.

Pas de quoi réjouir les insectes pollinisateurs pour qui une agriculture respectueuse de l’environnement est plus que nécessaire. Une bouchée sur trois de notre nourriture dépend des pollinisateurs, estiment les scientifiques. Pourtant, ces insectes disparaissent à vue d’œil. Du côté des abeilles domestiques, pour lesquelles le compte est plus facile à faire, le taux de disparition tourne autour des 30% chaque année. Cela pourrait être encore pire pour les pollinisateurs sauvages. En 2017, une étude avait montré une disparition de 75% des insectes volants de 1989 à 2016.

Un bourdon butine un coquelicot © Antolín Avezuela

Plusieurs facteurs causent la disparition des pollinisateurs, mais pour la plupart d’entre eux, l’activité humaine est en cause : pesticides, monocultures, dérèglement climatique provoqué par l’ère industrielle, sont des fléaux pour ces insectes qui ont besoin de plantes variées, non contaminées, et de saisons régulières.

Le neurobiologiste allemand Randolf Menzel regrette la direction mortifère vers laquelle l’agriculture se dirige depuis de nombreuses années : « Il est nécessaire d’appliquer des alternatives que [l’ être humain] connaît en fait depuis des milliers d’années. C’est-à-dire essentiellement la rotation des cultures, qui consiste à cultiver ensemble différentes espèces végétales qui se protègent mutuellement. Cela passe aussi par le fait de ne pas endommager les défenses naturelles des prédateurs, mais à les laisser se développer, de sorte que ce cycle biologique, qui est en train de s’interrompre, puisse se poursuivre ».

Un cocktail mortel

Ces dernières décennies la politique agricole commune (PAC) de l’UE a favorisé les exploitations géantes, les monocultures et…

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Auteur: Victoria Berni