« L’agroindustrie instrumentalise la guerre en Ukraine pour augmenter ses profits »

« Alors que la guerre en Ukraine présage de graves conséquences pour l’agriculture et la sécurité alimentaire en Europe et dans le monde, les représentants d’un modèle agricole industriel, sous couvert de répondre à une demande alimentaire mondiale, cherchent à détricoter les rares avancées environnementales des politiques agricoles européennes pour pousser leur logique productiviste. » C’est ce que dénoncent 27 organisations environnementales et paysannes dans cette tribune.

Dès le début du conflit, les porte-étendards de l’agriculture industrielle se sont engouffrés dans la brèche pour intensifier leur lobbying contre la stratégie européenne “De la ferme à la fourchette”. La FNSEA a ainsi appelé à son abandon en la qualifiant de “décroissante”, au motif que celle-ci prévoit une réduction de 20% des engrais et de 50% des pesticides, ainsi que l’accroissement des surfaces nécessaires à la biodiversité.

Dans la lignée de la FNSEA, des représentant·es politiques, comme le ministre de l’Agriculture, demandent la mise en production des 4% de terres en jachères pour répondre à la demande alimentaire mondiale, ce qui va à l’encontre d’une des rares avancées de la nouvelle Politique Agricole Commune. 

En effet, qualifiées à tort de “non-productives” par ces acteurs, les jachères et les infrastructures agroécologiques (haies, mares, bosquets, etc.) sont pourtant essentielles à la fertilité des sols et à la biodiversité des milieux agricoles.

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Il faut casser un mythe : en dehors des contextes d’urgence humanitaire, la faim n’est pas une question de production mais de répartition. Un tiers des productions mondiales sont gaspillées. Si nous voulons réellement faire face à la question de l’insécurité alimentaire, ce n’est pas la course à la production qu’il faut amorcer.

S’il est nécessaire de prendre des mesures immédiates pour répondre aux conséquences terribles de la guerre, cela ne doit pas être au détriment des autres enjeux auxquels l’humanité fait face, comme la souveraineté alimentaire des peuples, la pollution généralisée des milieux et ses conséquences ou encore l’urgence climatique, rappelée récemment par le GIEC. 

La situation actuelle illustre de manière frappante à quel point l’alimentation et l’agriculture européennes, et l’élevage industriel en particulier, sont dépendants…

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Auteur: La Relève et La Peste