- Eric Piolle, candidat à la primaire des écologistes (16-28 septembre 2021), et Nicolas Cadène, ancien rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, ont accepté de débattre (au début de l’été) de deux thèmes apparemment sans lien : la laïcité et l’écologie. Un échange qui prouve au contraire qu’une certaine conception de la société appelle à conjuguer les exigences inhérentes à ces deux philosophies politiques.
- Des propos recueillis par Margot Holvoet, responsable des questions environnement au sein du collectif Chronik.
- MH : On a appris récemment (le 5 juin 2021) la disparition de l’Observatoire de la laïcité, dont vous, Nicolas Cadène, étiez le rapporteur général depuis huit ans. Quel bilan faites vous du travail accompli ?
– Nicolas Cadène : Tout d’abord, permettez-moi de préciser que je n’interviens à votre demande ici, qu’en tant que spécialiste, parmi d’autres, des questions qui vont être abordées, sans engagement militant quelconque. Cela étant précisé, pour vous répondre, je crois que le bilan de l’Observatoire est très positif. C’est une instance qui avec peu de moyens (59.000 euros de budget de fonctionnement hors salaires, seulement quatre salariés et deux apprentis, en plus de ses 22 membres, tous bénévoles : des parlementaires, des membres de droit représentant toutes les administrations centrales et des personnalités qualifiées) a fait énormément. Concrètement, l’Observatoire a notamment permis des évolutions réglementaires et législatives importantes, comme l’obligation de recevoir une formation à la laïcité pour les aumôniers et pour les ministres du culte étrangers (par exemple les imams détachés), l’abrogation du délit de blasphème et l’optionalité réelle de l’enseignement religieux en Alsace-Moselle, ou encore la circulaire pour mieux mobiliser les procureurs contre certaines atteintes à la laïcité. Il a également participé à la mise en place de l’enseignement moral et civique (EMC) et de la charte de la laïcité à l’école.
Son bilan se trouve aussi sur le terrain de la formation, avec de nombreux plans nationaux et des cours en ligne, en plus de la conception d’une multitude d’outils pédagogiques, tous gratuits. La formation future de tous les fonctionnaires (demandée de longue date par l’Observatoire) pourra s’appuyer sur ces outils et modules. L’Observatoire a déjà permis la formation de plus de 350 000 acteurs de terrain et a répondu aux milliers de sollicitations reçues…
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Auteur: La rédaction