L'Algérie est confrontée à la canicule – et à la rareté de l'eau saine

Alger (Algérie), correspondance

Le mois de juillet a débuté, en Algérie, sous le signe des alertes à la canicule. Durant plusieurs jours, l’Office national de la météorologie a publié quasiment le même bulletin spécial : une chaleur caniculaire avec des températures dépassant localement 44 et 48 °C affecte plusieurs wilayas (préfectures) de l’Est et du Sud du pays. La vague de chaleur concerne surtout les wilayas d’Adrar, Bordj Badji Mokhtar, Timimoun, In Salah, Ouargla, El M’Ghair, El Oued et Touggourt dans le Sahara, et également, sur les hauts plateaux, la wilaya de M’sila et l’ouest de la wilaya de Batna, où la température dépasse les 44 °C.

Habituellement, le bulletin météorologique spécial (BMS) est lancé pour les risques d’inondations considérés comme plus meurtriers. En pleine vague de chaleur, la protection civile a ainsi organisé une action de sensibilisation des citoyens aux risques liés aux averses saisonnières qui entraînent des inondations. Mais depuis quelques années, le BMS est également émis pour annoncer les canicules. En juillet 2018, les régions du sud du pays ont connu dix-huit jours de canicule ; une température de 51.3 °C à l’ombre avait été enregistrée à Ouargla, dans le nord-est du Sahara.

Le nord de l’Algérie n’est pas épargné par les vagues de chaleur, fréquentes en période estivale, avec des températures au-dessus de 40 °C, comme à Chlef et Relizane (à respectivement 208 et 305 km à l’ouest d’Alger) ou Tizi Ouzou (101 km à l’est d’Alger). Dans ces villes situées dans l’arrière-pays et privées de la brise marine qui rafraîchit les régions côtières, il arrive que le thermomètre sur le tableau de bord des véhicules en stationnement affiche jusqu’à 50 °C.

Les citernes aident à faire face au déficit hydrique. © M’hamed Rebah/Reporterre

Les rares piétons croisés, bouteille d’eau minérale à la main dans des rues presque désertes à la recherche d’un endroit ombragé pour échapper aux rayons du soleil, s’inquiètent de ce que sera la situation en août avec un début d’été pareil. Au nord, en milieu urbain, surtout à Alger et dans les grandes villes, les femmes, jeunes en particulier, adoptent de plus en plus le chapeau pour se protéger du soleil. Posé sur le foulard, il n’enlève pas la fonction de conformité aux préceptes de la religion, mais réduit sa symbolique islamiste comme signe extérieur. Trait distinctif de « l’Européen » dans la mémoire collective, il n’aurait guère été…

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Auteur: Reporterre