L'Allemagne s'engage dans la taxe carbone… et sociale

Politique
Monde

Lors des élections fédérales allemandes du 26 septembre, une nouvelle chancelière ou un nouveau chancelier sera élu à la place d’Angela Merkel. Reporterre publie une série d’articles présentant certains des enjeux écologiques débattus outre-Rhin : le charbon, le nucléaire, la voiture électrique, les forêts et aujourd’hui, la taxe carbone.


7 centimes de plus sur l’essence, 8 sur le diesel et le fioul domestique, 0,6 sur le kilowattheure de gaz naturel… Depuis le 1er janvier 2021, la taxe carbone est entrée en vigueur en Allemagne, dans le secteur des transports et du chauffage. Avec la hausse actuelle des cours du pétrole, les prix à la pompe dépassent désormais ceux enregistrés à l’automne 2018.

À l’époque, de nombreux Français occupaient les ronds-points, donnant naissance au mouvement des Gilets jaunes. Pourtant aujourd’hui, pas la moindre manifestation n’est à signaler outre-Rhin. « Le mouvement français des Gilets jaunes a justement beaucoup marqué les Allemands », explique Murielle Gagnebin, de l’institut de recherche en neutralité carbone Agora Energiewende. Après de longues discussions, le gouvernement d’Angela Merkel a ainsi fait en sorte de désamorcer les mécontentements. Une intense campagne de communication a été mise en place ainsi qu’un coup de pouce fiscal, grâce à la hausse des indemnités kilométriques pour ceux qui prennent leur voiture quotidiennement pour travailler.

De plus, l’Allemagne démarre avec un niveau de taxe carbone très faible : à 25 euros la tonne de CO2 en 2021, elle n’atteindra le niveau français actuel de 44,60 euros… qu’en 2024. « Le but n’est pas d’avoir un effet immédiat qui ferait peur à tout le monde, mais d’inciter au changement en prévenant que les prix vont augmenter, poursuit Murielle Gagnebin. Pour que les gens sachent que la prochaine fois qu’ils achèteront une voiture, cela leur coûtera moins cher de prendre un véhicule électrique qu’un véhicule à essence. » Selon l’institut de sondage Kantar, 52 % des Allemands se déclarent « pas inquiets » par la taxe carbone. Un taux d’acceptation qui grimpe à 59 % si des compensations plus importantes sont mises en place.

La baisse du prix de l’électricité pourrait être l’une des compensations à la taxe carbone. Pxfuel/CC

Quelles compensations ?

La question des compensations est désormais au cœur de la campagne électorale allemande, à deux jours du scrutin fédéral du 26 septembre. La taxe carbone peut-elle…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Violette Bonnebas (Reporterre) Reporterre