L’alliance des luttes pour combattre la bourgeoisie


C’est une question essentielle dans les mouvements sociaux. Les luttes doivent-elles s’allier pour combattre ensemble un système commun à l’origine des dominations subies ? Doivent-elles, à l’inverse, s’isoler dans leur propre champ d’action pour mieux faire valoir leurs intérêts propres ? Ce questionnement émerge de la diversité de luttes sociales de notre époque contemporaine qui est sans commune mesure avec la lutte ouvrière traditionnelle, basée sur une opposition nette entre la classe bourgeoise patronale et celle des travailleur·euses. Aujourd’hui, une pluralité de revendications résonne – et c’est une bonne nouvelle – engendrant un paysage des mouvements sociaux inédit.

Féministes, écologistes, travailleur·euses en grève, gilets jaunes, antiracistes, etc. Quelle frange non-bourgeoise de la population ne s’est pas mobilisée face au macronisme ? Pourtant, ni par la rue, ni par les urnes, cette opposition n’a pu renverser la politique néo-libérale incarnée par le dénommé Jupiter. Est-ce que cet échec aurait pu être évité par des alliances solides sur un même front ? Car malgré les spécificités de chaque combat – leurs champs d’action, leur sociologie, leur éthos – l’intersectionnalité existe. L’addition solidaire stratégique, à ne pas confondre avec une fusion totale des identités, est réaliste. La base du consensus est clairement identifiable : un système de domination bourgeois qui a pris le contrôle des instances de pouvoirs politique et économique, mais aussi de la sphère publique (médias de masse et injonctions de comportements de consommation et de compétition).

Tant d’énergie militante a été décuplée, tant de mobilisations spontanées et organisées ont eu lieu, pourtant, rien ne semble changer. Les victoires sont rares ou ne bouleversent pas le système, le libéralisme économique accentue même sa domination. Ce constat peut mener à l’épuisement et le découragement. Les opposant·es à ce système bourgeois pourraient s’avouer vaincu·es en se disant que la machine est trop puissante, que malgré le contexte d’urgence sociale et écologiste, la population ne prend pas ses responsabilités dans les urnes ou dans la rue.

Arrêtons-nous et regardons-nous un moment : La montée de l’autoritarisme est aussi inquiétante que révélatrice d’une bourgeoisie peu sereine, pour qui l’usage de la force est le dernier rempart pour se maintenir en place. L’autoritarisme est certes efficace pour rabrouer les foules, mais il est aussi le signe…

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Auteur: Victoria Berni