L’ancien chef des services secrets tchadiens échappe à la justice française

Connaîtra-t-on un jour la vérité sur la disparition de l’opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh ? En novembre dernier, nous révélions les dessous de la disparition du mathématicien et le rôle trouble de la France de Nicolas Sarkozy, alliée du régime d’Idriss Déby, documents exclusifs et nouveaux témoignages à l’appui. 

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Depuis la mort du dictateur Idriss Déby, le 18 avril 2021, l’un des personnages-clé de cette affaire a pris du galon : le général Mahamat Ismaël Chaibo, ancien chef de la puissante police politique tchadienne, fait désormais partie des 15 figures du Conseil Militaire de Transition, la junte qui dirige aujourd’hui le Tchad après un coup d’Etat. 

Cet homme redouté, qui « dispose à Paris d’un très bon réseau à la DGSE », d’après nos confrères de Jeune Afrique, est directement incriminé par plusieurs témoins des faits, mais également par un autre opposant tchadien victime du régime. En France, Ngarlejy Yorongar a porté plainte contre Chaïbo, qu’il accuse de l’avoir torturé en février 2008, au moment même où Ibni Oumar Mahamat Saleh disparaissait. Chaïbo était pourtant présent en France début juillet 2021, et aurait pu répondre aux questions de la justice.

Une immunité très diplomatique

D’après nos informations, la juge d’instruction en charge des dossiers Ibni et Yorongar a délivré en juin dernier une commission rogatoire afin d’interpeller l’ancien chef des services secrets, en visite sur le sol français. Interpellé à l’aéroport de Paris Charles-de-Gaulle le 30 juin alors qu’il s’apprêtait à rentrer au Tchad, il a pourtant été relâché rapidement, faisant valoir son immunité diplomatique dans des circonstances encore floues. En théorie, une immunité diplomatique ne permet pas d’échapper à la justice pour les crimes les plus graves, comme ceux dont Ngarlejy Yorongar accuse Mahamat Ismaël Chaïbo. 

D’après les constatations des journalistes du Média (voir la vidéo ci-dessous), Mahamat Ismaël Chaibo se trouve de nouveau en France, où il séjourne régulièrement et où il possède un appartement. Il n’a, pour le moment, pas pu être entendu par la juge d’instruction. « Monsieur Chaïbo, qui était chef de l’ANS [les services secrets tchadiens, NDLR] en février 2008, est au minimum un témoin…

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Auteur: Le Média